Bretagne
La fraise de Plougastel veut obtenir une IGP
L’Association des producteurs de fraises de Plougastel a annoncé, fin novembre, qu’elle engageait une démarche de demande d’Indication géographique protégée.
L’Association des producteurs de fraises de Plougastel a annoncé, fin novembre, qu’elle engageait une démarche de demande d’Indication géographique protégée.
« Fraise de Plougastel Origine Espagne » : c’est l’étiquette, repérée il y a deux ans qui avait circulé sur les réseaux sociaux, qui a déclenché la démarche. « Chaque année, des distributeurs ou producteurs utilisent à tort la notoriété de la fraise de Plougastel pour mieux vendre leurs produits. Or, du fait d’un parcellaire divisé et de la loi littorale, nous n’avons pas la possibilité de développer la production. Nous avons donc décidé de protéger le nom « Fraise de Plougastel » pour préserver la viabilité de nos exploitations », indique Frédéric Rolland, coprésident de l’Association des producteurs de fraises de Plougastel.
Créée en 2017, l’Association des producteurs de fraises de Plougastel compte 37 membres, soit 95 % des producteurs de la zone, pour 50 ha et 2 400 t/an de fraises, dont 75 % de Gariguette, le reste en Mariguette, Dream, Magnum et Cirafine. La moitié des producteurs adhèrent à Savéol, les autres vendant en direct ou par des grossistes. Tous les modes de production sont représentés, pleine terre, jardins suspendus et bio. Cultivée depuis le XVIIIe siècle à Plougastel-Daoulas, dans la rade de Brest, où elle avait été ramenée par un officier de marine, Amédée-François Frézier, la fraise s’y est depuis maintenue. Dès les années 60, une zone, reconnue par l’État, avait été délimitée pour protéger l’appellation. « La zone IGP est ainsi déjà définie et porte sur Plougastel-Daoulas et six autres communes. »
Pour leur dossier, les producteurs devront prouver les éléments différenciants de la fraise de Plougastel. « L’étude météo montre des caractéristiques spécifiques favorables à la fraise, notamment un taux d’hygrométrie élevé et une faible amplitude thermique. La qualité de l’eau pourrait aussi être particulière », précise Frédéric Rolland. Des analyses organoleptiques seront également organisées. Et les producteurs devront s’accorder sur le cahier des charges de l’IGP. « D’ici un an, nous devrions avoir rédigé le cahier des charges. Il y aura ensuite le processus auprès de l’Inao et de Bruxelles, pour un résultat que nous prévoyons dans trois à cinq ans. »