« La formulation basse protéine est payante sur l’autonomie protéique et le coût alimentaire de mes porcs charcutiers »
Pour éviter le gaspillage de protéines, Jean-Lou Le Gall formule au plus près des besoins de ses porcs en engraissement, alimentés en soupe en multiphase. Avec à la clé une économie importante sur le coût alimentaire.
Pour éviter le gaspillage de protéines, Jean-Lou Le Gall formule au plus près des besoins de ses porcs en engraissement, alimentés en soupe en multiphase. Avec à la clé une économie importante sur le coût alimentaire.
Depuis plusieurs années, la SARL Le Gall a mis en place une formulation basse protéine pour les aliments des porcs en engraissement distribués en soupe. « L’objectif recherché est d’améliorer l’efficacité protéique et surtout de réduire le gaspillage de protéines en apportant un aliment répondant au plus près des besoins des animaux en croissance », a témoigné Jean-Lou Le Gall, lors du forum R & D organisé par le groupement Evel’up.
À la tête d’un élevage de 650 truies au Cloître-Pleyben (Finistère), il est équipé d’une faf intégrale avec laquelle il fabrique tous les aliments de l’élevage, soit 6500 tonnes par an, à partir de noyaux décomposés (les minéraux et les acides aminés de synthèse sont achetés à part). La Faf dispose de moyens de stockage pour quatre à cinq tourteaux ou autres sources de protéines et pour cinq acides aminés de synthèse. « Notre taux moyen de protéines brutes sur tous les aliments charcutiers reconstitués est inférieur de 10 % aux normes RMT. L’apport de tourteaux de soja est très limité (2 à 3 % en moyenne) au profit de tourteaux secondaires et de coproduits. »
Cinq menus distribués en engraissement
Le plan d’alimentation est composé de cinq menus, constitués à partir de trois aliments fabriqués (nourrain, croissance et finition) tandis que les deux aliments intermédiaires sont issus du mélange de deux formules. Ce plan permet de réduire de façon plus progressive les taux de protéines et de lysine digestible.
Une baisse maîtrisée des apports azotés
Concernant la composition des aliments, la part de tourteaux de soja diminue au cours des stades physiologiques. Elle passe de 9,3 % dans l’aliment nourrain à 2,9 % dans l’aliment croissance et disparaît en finition au profit notamment du tourteau de tournesol high pro qui passe de 5 % dans l’aliment nourrain à 7,2 % en finition. Les autres matières premières utilisées sont le maïs (essentiellement sous forme humide), le blé, l’orge, les eaux blanches de laiterie, les protéagineux, le son de blé et la graine de lin, dont les proportions évoluent également en fonction des aliments.
Un impact sur le coût alimentaire
Au niveau environnemental, la baisse des apports protéiques a permis de baisser de 17 % les émissions d’ammoniac et d’environ 15 % les rejets azotés. Des efforts qui ont pu être valorisés dans le nouveau bilan réel simplifié (BRS) de l’élevage.
Avis d'expert : Solène Launay, conseillère nutrition-matières premières d’Evel’up
« Une baisse maîtrisée de la protéine »
Une distribution de précision de la soupe
Passer à une formule basse protéine nécessite d’avoir une distribution très précise des repas. Dans cet objectif, Jean-Lou Le Gall a renouvelé son système de préparation de la soupe, y compris les équipements de pesée et d’informatique. Le circuit de distribution existant, trop long, a été divisé en trois circuits. Par ailleurs, une deuxième soupière a été ajoutée, pour disposer d’une cuve préparatrice et d’une distributrice fonctionnant en tandem. « On met aujourd’hui moins de temps à fabriquer 5 menus, qu’à l’époque où nous fabriquions deux menus avec une seule soupière. »
Fiche d'élevage
SARL Le Gall (Jean-Lou Le Gall)