« Je cultive du soja dans l’Oise pour allonger les rotations »
Damien Heurtaut, agriculteur à Autheuil-en-Valois dans l'Oise, s’est lancé dans le soja il y a six ans. Il en cultive désormais aussi en deuxième culture après une céréale immature destinée à son méthaniseur.
Damien Heurtaut, agriculteur à Autheuil-en-Valois dans l'Oise, s’est lancé dans le soja il y a six ans. Il en cultive désormais aussi en deuxième culture après une céréale immature destinée à son méthaniseur.

« Je cultive du soja depuis six ans. En 2021, j’en ai semé 20 hectares sur 250 hectares de SAU. L’idée est d’allonger les rotations sur les terres à bonne réserve hydrique où je cultive de la betterave. Le soja a besoin d’eau et je n’irrigue pas. J’ai fait beaucoup d’essais variétaux. En 2021, j’ai semé deux variétés 000, Senator et Sirenia, et la variété 00 Mentor. Je pensais pouvoir utiliser des variétés 00, car j’ai toujours récolté avant le 15-20 septembre sans avoir à sécher… sauf en 2021, où je me suis rendu compte que je ne devais pas prendre de risque et choisir les variétés les plus précoces.
J’obtiens 20-30 quintaux/hectare les bonnes années, seulement 13 quintaux/hectare en 2020. La récolte est délicate, car les premières gousses sont très basses, et fin septembre il y a souvent de l’humidité. Depuis deux ans, je cultive du soja en deuxième culture après une céréale immature ensilée pour ma nouvelle unité de méthanisation. Je sème alors fin mai une variété 000.
Mauvaise valorisation du soja non OGM français
Malgré les annonces, il n’y a pas d’acheteurs de soja non OGM français dans la région. Le soja que je produis, collecté par Val’France, part en Belgique. Le prix actuellement est de 550 euros la tonne, contre 300-350 euros/tonne en général. Il y a six ans, nous avons été un petit groupe d’agriculteurs à nous lancer dans le soja dans l’Oise et l’Aisne. Beaucoup ont arrêté pour manque de rentabilité. J’ai moi-même réduit la surface après être monté à 35 hectares. Le soja entraîne peu de charges, mais il y a des risques à la récolte et à la levée avec les oiseaux. »