Réaction
Interdiction du S-métolachlore : les filières se demandent si la France a vocation à demeurer une terre de production de grandes cultures
Alors que l’Anses vient de publier un avis favorable à l’interdiction du S-métolachlore en France, utilisé comme herbicide pour la production de grandes cultures, dans un communiqué commun, les filières font savoir leur inquiétude.
Alors que l’Anses vient de publier un avis favorable à l’interdiction du S-métolachlore en France, utilisé comme herbicide pour la production de grandes cultures, dans un communiqué commun, les filières font savoir leur inquiétude.
L’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB), l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM), la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), la Fédération des producteurs d’oléagineux et protéagineux (FOP) et l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), après l’avis favorable de l’Anses à l’interdiction du S-métolachlore, dénoncent « un nouveau coup de semonce pour le secteur agricole ». Il y a quelques jours en effet, un arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne interdisait totalement l’usage des néonicotinoïdes en enrobage de semences pour lutter contre des insectes parasites.
« La procédure européenne de réexamen de l’autorisation de mise en marché de la molécule n’est pas arrivée à son terme »
Les signataires du communiqué font remarquer : « Cette procédure d’interdiction engagée par l’Anses en raison d’une étude d’évaluation des concentrations montrant un dépassement de la limite de qualité fixée dans les eaux souterraines (ces limites de qualité ne permettant pas d’évaluer le risque pour la santé en cas de dépassement), intervient alors même que la procédure européenne de réexamen de l’autorisation de mise en marché de la molécule n’est pas arrivée à son terme ». Ils estiment que ce décalage avec le calendrier européen va avoir pour effet de provoquer une nouvelle situation de « surtransposition réglementaire » et donc des « distorsions de concurrence inacceptables » avec les autres Etats membres de l’UE.
Un appel à l’Anses « d’inscrire son action dans le pas des autorités européennes »
Ils affirment que le recours au désherbage mécanique est dans certains cas envisageable en substitution mais que son usage n’est pas possible pour tout type de culture notamment en maïs doux, maïs semence, tournesol et soja et qu’il représente une solution nettement moins efficace et plus coûteuse. Les filières s’inquiètent de « la multiplication des interdictions et les impasses auxquelles elles aboutissent qui inquiètent pour l’avenir » et appellent « l’Anses, en l’absence de risque sanitaire avéré, à inscrire son action dans le pas de temps des autorités européennes pour éviter toute concurrence inéquitable entre les agriculteurs français et leurs voisins ».
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