Contractualisation
Intercéréales espère faire évoluer le PPL de Gregory Besson Moreau, "non adapté à la filière céréalière française"
"Sur l'objectif de rémunération des agriculteurs, nous sommes d'accord, mais sur la mise en œuvre, ce qui est avancé nous inquiète car la filière est très structurée", a déclaré Solenn Le Boudec, Déléguée générale d'Intercéréales le 28 mai, interrogé par La Dépêche sur le projet de loi « visant à protéger la rémunération des agriculteurs », du député LREM Gregory Besson-Moreau.
Pour l'interprofession céréalière qui regroupe les associations de producteurs, collecteurs/vendeurs et transformateurs de la filière céréalière, certaines mesures du Projet de proposition de loi (PPL) de Gregory Besson Moreau ne sont "pas adaptées à la filière céréalière", résume la Déléguée générale d'Intercéréales."Nous sommes dans une phase d'interrogation. Nous rencontrons encore l'administration. Mais nous devons avancer rapidement car le calendrier est très serré concernant ce projet de loi", note Solenn Le Boudec. La reprise des travaux parlementaires devrait intervenir le 15 juin prochain.
Le député LREM Grégory Besson-Moreau présente un projet de loi pour pallier les faiblesses de la loi Egalim
Concernant l'article 1 du PPL, "Tout le monde fait des contrats dans notre filière, la question n'est pas là. Par contre, des contrats sur 3 ans, ça pose certaines questions, notamment concernant la rotation des cultures par exemple, dont il faut tenir compte. Des contrats 3 ans existent mais ils sont réalisés en filière, au sein de chaque maillon, pour éviter qu'un seul supporte le risque Prix"? explique Cécile Adda, Responsable durabilité d'Intercéréales. Sur l'article 2 du PPL prévoyant la mise en place d'une "formule de révision automatique des prix", les craintes sont de deux natures. "Il y a un risque de compromettre l'activité du marché à terme Euronext et ses outils de couverture très utilisés par les opérateurs de la filière Grains", estime Cécile Adda. Le débouclage de position pourrait poser problème. Autre inquiétude, la perte potentielle de marchés à l'export : "De nombreux pays étrangers voient ces mesures comme un risque de négociation".