Indexation : la qualité des données de poids de naissance entre en piste
Pour des évaluations génétiques plus fiables, à partir de 2021, les données de poids de naissance et/ou tour de poitrine qui sont de qualité insuffisante seront écartées des calculs.
Pour des évaluations génétiques plus fiables, à partir de 2021, les données de poids de naissance et/ou tour de poitrine qui sont de qualité insuffisante seront écartées des calculs.
Les poids de naissance sont un peu le nerf de la guerre dans l’évaluation génétique des bovins allaitants. Ils sont en particulier partie prenante du calcul de l’Ifnais et de l’Avel. Ils entreront d’autre part à l’automne 2021 dans le calcul des poids-âge type qui connaîtra plusieurs autres évolutions (un article ultérieur y sera consacré).
Depuis trente ans, les éleveurs sont sensibilisés à l’importance de la qualité des données de poids de naissance pour que l’évaluation génétique des animaux soit fiabilisée. L’Institut de l’élevage calcule et valorise déjà – depuis 2010 pour les poids de naissance et depuis 2015 pour les tours de poitrine – un indicateur statistique de qualité des données de naissance : l’ISS, index synthétique de sensibilisation. Cette année, un pas de plus est fait.
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Pour les neuf races allaitantes indexées Iboval, cet ISS est calculé deux fois par an pour chaque troupeau, en juin et en novembre. « Quatre classes notées de 1 à 4 ont été définies. La classe 1 et la classe 2 correspondent à des données de poids de naissance et/ou tour de poitrine de très bonne qualité. C’est dans le cas où plusieurs types d’anomalies sont constatées que l’ISS peut être classé 4 », explique Arnaud Delpeuch de l’Institut de l’élevage.
Ces anomalies sont évaluées par rapport à l’écart à la population raciale et à l’observatoire des poids de naissance et/ou tour de poitrine (constitué des données des élevages qui pèsent tous les veaux ou mesurent tous les tours de poitrine à la naissance).
Environ 5 % des élevages en CPB ou VA4 concernés
« Pour la campagne de naissance 2020, la classe 4 concernerait environ 5 % des élevages, soit près d’un millier d’élevages, parmi les adhérents à certification de parenté bovine (CPB) », analyse Arnaud Delpeuch.
Selon la décision de chaque OS, les données de naissance des élevages en classe 4 sont écartées à partir de 2021 du calcul des index de naissance dans toutes les races, sauf en race bazadaise et salers qui prennent un an de plus pour sensibiliser les éleveurs concernés.
« Seuls les animaux dont la performance de naissance n’est pas validée seront impactés », explique Arnaud Delpeuch. Sans poids de naissance ou tour de poitrine pris en compte, les femelles n’auront pas d’Ifnais ou Avel diffusés avant leur premier vêlage. Les index de synthèse Isevr et Ivmat sont également concernés, car la performance de naissance entre en ligne de compte.
« Il vaut mieux, que ce soit pour son élevage ou pour tous les autres élevages de la race, ne pas prendre en compte des données de mauvaise qualité. Ces données sont peu informatives et perturbent beaucoup les évaluations génétiques. » Dans tout troupeau, quel que soit son niveau génétique et son homogénéité, les poids de naissance des veaux varient assez largement (sans forcément aller jusqu’à un écart allant du simple au double), et leur répartition suit en gros une courbe en cloche (courbe de Gauss). On sait que le système d’élevage, la région, les choix génétiques… ont une influence sur les poids de naissance. Pour optimiser la représentativité de l’observatoire des poids de naissance, les éleveurs qui pèsent ou mesurent tous leurs veaux sont invités à le rejoindre, en se manifestant auprès de leur conseiller génétique.
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Mesurer le tour de poitrine quand on ne peut pas peser
« La pesée des veaux reste la meilleure mesure pour voir l’impact du format du veau sur les conditions de naissance. Quand on ne peut pas peser, il faut privilégier une mesure objective plus facile à réaliser qui est la mesure du tour de poitrine avec un mètre ruban. C’est si aucune de ces deux solutions n’est possible que l’estimation du poids intervient », rappelle l’Institut de l’élevage. Si certains éleveurs sont très performants pour estimer correctement à l’œil le poids des animaux, ce n’est pas le cas de tout le monde, par intention ou négligence. En attendant que dans le futur, un outil d’imagerie 3 D permette en un clic sur son smartphone de donner le juste poids des bébés…