[vidéo] « Un semoir de semis direct conçu à partir d’un chisel et d’un Nodet »
Après un article sur sa stratégie de semis de couvert d’interculture après moisson, Victor Boutin, agriculteur à Noyales (Aisne), revient en détail sur la conception de son semoir de semis direct, vidéo à l’appui.
Après un article sur sa stratégie de semis de couvert d’interculture après moisson, Victor Boutin, agriculteur à Noyales (Aisne), revient en détail sur la conception de son semoir de semis direct, vidéo à l’appui.
« À partir d’un semoir Nodet et d’un déchaumeur chisel présent depuis deux générations sur l’exploitation, j’ai construit un outil spécifique de semis direct de couvert végétal d’interculture, lors du confinement l’an dernier. J’ai mis le bâti du chisel à nu et tout démonté du semoir pour ne garder que la trémie. Sur le châssis du déchaumeur, j’ai bâti un cadre pour porter la trémie qui mesure 3 mètres. Cette phase m’a pris une cinquantaine d’heures de travail.
Les dents du déchaumeur ont été démontées. Les lames au bout des dents ont été remplacées par des pointes de 18 millimètres que j’ai conçues à partir de pièces d’usure de herses rotatives. Mais ces pointes peuvent être achetées dans le commerce à 40-50 euros la pièce. L’outil compte 21 dents pour une largeur de travail de 3,75 mètres (un sillon tous les 17 centimètres).
Pour la descente des graines derrière chacune des dents, des tuyaux en PVC transparent ont été fixés, prolongés par des tubes de métal qui ont été coudés au bout de façon à produire un effet toboggan à la graine et l’amener juste derrière la pointe avant que le sillon ne se referme. C’était un défi à relever : que la graine tombe au bon endroit avec un bon placement dans le sillon pour permettre un bon contact avec la terre.
Deux roues récupérées du Nodet pour l’entraînement du semoir
À l’arrière de l’outil, une barre nivelante et des chaînes ont été placées dont le rôle est de ramener dans le sillon les petites mottes de terre et les brindilles de paille pour bien recouvrir les graines apparentes.
Comme le semoir est à distribution mécanique, il faut pouvoir l’entraîner. En l’occurrence, ce sont deux roues récupérées du Nodet qui assurent cette fonction reliée par un cardan, mises à l’avant de l’outil. Deux autres roues sont à l’arrière. Pour contrôler la profondeur du travail, les quatre roues sont réglables grâce à des manivelles.
L’outil fait 3,5 m de large, ce qui le classe dans un gabarit routier : pas besoin d’un véhicule escorte pour le déplacement sur route. Cette petite largeur est un avantage dans ce cas précis mais un inconvénient au champ, avec une largeur de travail réduite. La trémie peut contenir 300 kg de graines, ce qui nécessite un ravitaillement fréquent, tous les 3 à 4 hectares. En outre, la présence de grosses graines (pois, féverole) dans un mélange peut poser problème pour leur écoulement. Du coup, j’opte cette année pour un mélange avec de petites graines (vesce, trèfle, moutarde, phacélie et du tournesol). »