Semis de colza : 5 conseils en vidéo pour bien préparer son sol
Pour réussir les semis de colza, le sol doit à la fois présenter une structure poreuse et de bonnes conditions d’humidité. Pour parvenir à ce résultat, il faudra opter pour les outils de travail du sol adaptés à sa situation pour obtenir une terre fine en surface sans bouleverser les horizons du sol.
Pour réussir les semis de colza, le sol doit à la fois présenter une structure poreuse et de bonnes conditions d’humidité. Pour parvenir à ce résultat, il faudra opter pour les outils de travail du sol adaptés à sa situation pour obtenir une terre fine en surface sans bouleverser les horizons du sol.
- Affiner le sol en surface pour assurer le contact terre-graine lors du semis de colza
- Intervenir en profondeur dans les sols compactés
- Que faire s'il y a un besoin de restaurer la porosité avant la préparation du semis de colza ?
- La fissuration pour travailler le sol sans le bouleverser
- Adapter le nombre de passages aux conditions de l’année
- Être attentif aux conditions climatiques pour choisir sa date de semis de colza
- Maximiser ses chances d’avoir un colza robuste à l’automne
Faut-il sortir le déchaumeur, le fissurateur, ou même la charrue pour préparer son sol avant les semis de colza ? La question se pose tous les ans, mais mérite encore plus de l’être cette année dans les secteurs où les sols ont souffert des intempéries. « Des interventions sur les cultures en mauvaises conditions ont pu dégrader la structure des sols par endroits », confirme Michaël Geloen, ingénieur de développement chez Terres Inovia.
Lorsqu’on prévoit d’implanter un colza derrière une céréale à paille, la vigilance s’impose dès la moisson. « Il faut prévoir une hauteur de fauche la plus basse possible », conseille Jean Pamelle de la société Actisol, spécialisée dans les outils de travail du sol simplifié.
Affiner le sol en surface pour assurer le contact terre-graine lors du semis de colza
L’objectif est ensuite de soigner la préparation du lit de semences. « Le colza est une petite graine, il est obligatoire d’avoir une terre suffisamment fine au niveau du lit de semences pour assurer un bon contact terre-graine », explique Matthieu Noroy, responsable produit chez Horsch.
Choisir un outil qui permet de maîtriser la profondeur de travail
L’utilisation d’un déchaumeur à disques ou à dents est nécessaire pour mulcher les pailles sur une dizaine de centimètres. Des outils comme le Stell’air d’Actisol, le Finer SL de Horsch ou encore le cultivateur Teos de la société Razol permettent d’amorcer le mélange des résidus de la culture précédente et de créer de la terre fine. « L’idéal est d’avoir un outil qui permet de travailler à une profondeur maîtrisée de 4 à 5 cm », considère Jean Pamelle.
Un semis de colza direct ne peut être envisagé que dans les parcelles sans tassement.
Cette année, dans de nombreux secteurs, le pari sera risqué. Dans les cas où c’est possible, Michaël Geloen préconise d’utiliser un semoir direct à dents. « Le passage de la dent dégage la paille de la ligne de semis et fait office de léger travail du sol, avance-t-il. Cela permet une petite minéralisation qui stimule la croissance de la plante dans sa première phase végétative. »
Intervenir en profondeur dans les sols compactés
Pour les agriculteurs équipés d’un strip till et d’un semoir monograine, cette solution peut être une alternative intéressante au semis direct. « Elle assure le nettoyage de la ligne de semis et la fissuration sans perturber l’interrang », précise Terres Inovia sur son site internet.
Que faire s’il y a un besoin de restaurer la porosité avant la préparation du semis de colza ?
Pour les profils de sol compactés par les pluies et les passages d’outils dans des conditions limites d’humidité, en amont de la préparation du lit de semences, il peut être nécessaire d’effectuer un travail du sol plus en profondeur pour restaurer sa porosité. « S’il y a besoin d’un travail profond, il faut le faire le plus vite possible après la récolte du précédent », conseille Michaël Geloen. Un passage avec un outil à dents ou un labour est à adapter en fonction de la situation, notamment selon les conditions météo. « Il est conseillé d’avoir une profondeur de travail de 3 à 5 cm en dessous de la zone de tassement pour la faire éclater », précise-t-il.
La fissuration pour travailler le sol sans le bouleverser
Choisir un outil qui permet de ne pas bouleverser les horizons du sol
L’utilisation d’un fissurateur est une possibilité. Des outils assez simples, types dents Michel, peuvent être utilisés. « Ils ont un bon effet de fissuration au niveau du sol, mais présentent le désavantage de créer de gros blocs de terre après le passage de la dent, obligeant à reprendre ensuite le sol pour avoir de la terre fine en surface », observe Michaël Geloen. Des outils plus récents permettent d’intervenir en profondeur sans bouleverser les horizons du sol. Horsch propose par exemple l’outil Terrano équipé de socs dits ULD, spécialement conçus pour la fissuration.
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La société Köckerling propose aussi des outils avec des pointes de fissuration. On peut citer le Demeter d’Actisol « qui a la capacité de fissurer le sol en profondeur sans le bouleverser », explique Jean Pamelle. Le Cultiplow d’Agrisem permet, lui, « de soulever une bande de terre homogène tout en gardant la matière organique en surface, sans remonter de mottes sèches », précise Florian Barrault, responsable produit de la société. La société Evers propose également des solutions de fissuration.
Le recours au labour est surtout justifié dans les situations de fortes infestations d’adventices. La reprise du sol sera ensuite nécessaire pour retrouver une terre fine en surface.
Adapter le nombre de passages aux conditions de l’année
Quelle que soit l’intervention, il faut toujours veiller à intervenir sur un sol ressuyé et à bien le refermer ensuite. « Derrière chaque passage d’outil, il est indispensable de faire un roulage pour garder un maximum d’humidité et de fraîcheur », assure Michaël Geloen. Les outils de déchaumage comme de fissuration peuvent pour la plupart être combinés avec un rouleau à l’arrière.
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Être attentif aux conditions climatiques pour choisir sa date de semis de colza
Le nombre de passages que l’on peut se permettre dépend beaucoup des conditions. Si le temps est sec, il est recommandé de les limiter au maximum. Si des pluies régulières sont au rendez-vous, « on peut se permettre plus de passages, y compris du désherbage mécanique », assure l’ingénieur de Terres Inovia.
Idéalement, il est préférable d’avoir terminé la préparation du sol pour le semis de colza fin juillet, début août pour profiter courant août d’éventuelles pluies après le semis qui seront favorables à la levée du colza.
Maximiser ses chances d’avoir un colza robuste à l’automne
Avant les semis de colza, il s’agit de trouver le meilleur compromis entre travail du sol et limitation de l’évaporation de l’eau, quel que soit son système. « Avec des mois de juillet et août de plus en plus secs, il est important de maintenir au maximum l’humidité dans les parcelles », souligne Michaël Geloen. Les conditions d’humidité permettent d’assurer le peuplement et une levée rapide des plantes. Bien qu’il faille éviter tout travail du sol inutile, il faudra s’assurer de sa bonne porosité : c’est nécessaire pour permettre à la racine pivotante du colza d’aller explorer le sol en profondeur afin d’assurer le développement et la croissance de la plante à l’automne.