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« J’embauche mon père retraité agricole en CDD pour des raisons de sécurité »

Thibaud Guillou est agriculteur à Luplanté, dans l’Eure-et-Loir. Il embauche son père retraité Jean en CDD pour sécuriser et encadrer sa participation aux travaux de l’exploitation.

Thibaud Guillou, agriculteur, et son père retraité Jean, dans l’Eure-et-Loir (Luplanté)
Jean et Thibaud Guillou ont opté pour le statut de salarié pour permettre à Jean, retraité agricole, de prêter main-forte sur l'exploitation.
© Challier

« À ce jour, j’embauche un salarié permanent et deux temporaires dont mon père retraité. Ce dernier est âgé de 80 ans et donne un coup de main durant les moments forts de l’année culturale. J’ai souhaité formaliser cette entraide par un contrat de travail. En période estivale, nous concluons un contrat de travail à durée déterminée (CDD) de deux mois en précisant les travaux auxquels mon père participe, à savoir la conduite des remorques de grains lors de la récolte, le déchaumage, puis les semis de colza. De son côté, cela lui permet de rester proche du milieu agricole. Il est très attaché au métier et n’imaginait pas une retraite sans activité.

Lire aussi | Retraité agricole : quel statut pour donner un coup de main sur l’exploitation ?

Pour ma part, il s’agit de combler certains besoins en main-d’œuvre, notamment en période de moisson, lorsqu’il faut jongler entre la récolte et l’irrigation. Mon père peut ainsi être amené à me remplacer durant ma pause-déjeuner, ce qui permet de faire un roulement face à la charge de travail. Concernant les missions qui lui sont confiées, nous veillons à ce qu’il ne se retrouve pas en difficulté face à certains matériels équipés de technologies particulières. Par exemple, la conduite de la moissonneuse-batteuse, des tracteurs avec autoguidage, ou du matériel de pulvérisation n’est pas envisageable pour lui.

Sécuriser le retraité par rapport aux accidents du travail

Nous avons opté pour un CDD à temps partiel de 33 heures par semaine. Si besoin, je peux déclarer des heures complémentaires. La formalisation par un contrat de travail me semblait nécessaire en premier lieu pour des raisons de sécurité, surtout en cas d’accident et notamment sur la route. Selon moi, si un retraité conduit du matériel agricole, il faut qu’il soit déclaré.

En outre, j’assure une activité de prestation de services pour des travaux agricoles dans le même secteur géographique qui s’ajoute à la gestion de ma ferme. Mon père est donc embauché par le groupement d’employeurs que j’ai créé, ce qui lui permet de travailler à la fois sur ma ferme et également sur les sites en prestation de services.

Les démarches administratives, comme l’établissement des contrats de travail ou des bulletins de salaire, sont effectuées par un organisme prestataire. Même si cela représente un coût, cela m’assure plus de sérénité et me permet de bénéficier de conseils sur les questions liées aux ressources humaines. »

Exploitation individuelle, 200 hectares dont la moitié irriguée, blé tendre, blé dur, orge d’hiver, colza, pommes de terre et maïs, 300 hectares en prestation de services.

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