Ravageur sur tournesol : le puceron vert du prunier est très crispant
Le puceron vert du prunier peut envahir les tournesols et causer une forte crispation du feuillage. Spectaculaire, ce symptôme ne se traduit pas forcément par des pertes de rendement.
Le puceron vert du prunier peut envahir les tournesols et causer une forte crispation du feuillage. Spectaculaire, ce symptôme ne se traduit pas forcément par des pertes de rendement.
Quels sont les pucerons causant des dommages au tournesol
Un tournesol avec des feuilles crispées, voire gaufrées, dans ses premiers stades de développement : c’est la marque des attaques de pucerons verts de prunier (Brachycaudus helichrysi). Les déformations peuvent se transformer en cloques. Le puceron vert du prunier se retrouve en colonies, préférentiellement vers le sommet de la plante en suivant sa croissance, au niveau des organes en cours de développement.
Les individus aptères de ce puceron se caractérisent par une petite taille ne dépassant pas 2 millimètres, une couleur vert pâle, des tarses (bouts des pattes) noirs et des cornicules courtes à l’arrière de l’abdomen. Une autre espèce, le puceron noir de la fève (Aphis fabae) peut se trouver sur tournesol mais plutôt en fin de stade végétatif. Les individus sont noirs mats à verdâtres, trapus et mesurent 2 millimètres. Ils ont peu d’impact sur le tournesol et ne provoquent pas de crispation des feuilles.
Ne pas se précipiter pour le combattre avec des insecticides
Variétés : Des essais réalisés par Terres Inovia en 2022 ont présenté des différences variétales dans l’apparition de feuilles gaufrées dues aux attaques de pucerons. Dans la série des tournesols oléiques précoces, des variétés comme LG 50475 HOV, Azureo, SY Vertuo, Balisto et SY Otello ont montré les meilleures résistances aux symptômes de crispation. Chez les variétés très précoces, Lluna a très bien résisté alors que la variété ES Artistic a présenté une forte sensibilité.
Auxiliaires : Les insectes auxiliaires ont un impact important dans la dynamique de développement des pucerons. Coccinelles, syrphes, chrysopes, microguêpes parasites… le cortège d’auxiliaires consommant des pucerons est important. Si ces insectes sont présents à un moment où la pression des pucerons n’est pas trop élevée, ils réduiront les populations du ravageur avant qu’il ne soit nécessaire de traiter.
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Chimie : Des insecticides sont homologués contre les pucerons sur tournesol. Selon Terres Inovia, les plus efficaces sont ceux à base de tau-fluvalinate et de pyrimicarbe (Mavrik Jet, Talita Jet, Klartan Jet…) et ceux contenant de la lambda-cyhalothrine et du pyrimicarbe (Karaté K, Okapi Liquide). Ces derniers vont être retirés prochainement. Si la population de pucerons est de 50 à 100 insectes par plante, un traitement insecticide pourra être envisagé, d’autant plus si l’effet des auxiliaires ne se fait pas ressentir sur la décroissance de la population de pucerons et si le tournesol est ralenti dans son développement à cause de conditions météorologiques défavorables. Avant cela, on peut retenir le seuil de 10 % de plantes avec crispation marquée comme un seuil d’alerte pour inciter à observer le niveau de population de pucerons sur les plantes.
Six points clés sur les attaques de puceron vert du prunier sur tournesol
Les premiers vols de pucerons peuvent arriver peu de temps après la levée des tournesols, dès la mi-avril, et se répéter par la suite en fonction des productions d’individus ailés sur les plantes hôtes de la région.
Les températures élevées et les conditions sèches à partir de la levée du tournesol sont favorables au développement des pucerons, d’autant qu’elles ralentissent la croissance de la culture.
Des virus peuvent être transmis par le puceron vert du prunier. Des analyses en 2022 ont montré que leur proportion était faible sur les pieds de tournesol, de 0 à 20 % au maximum. Il s’agit des virus du concombre (CMV) et du tabac (TMV).
L’impact de la crispation du feuillage peut être nul sur le rendement. Ce qui a été le cas dans des essais de Terres Inovia en 2022. Mais dans certaines situations, il peut atteindre jusqu’à 6 q/ha, notamment sur les variétés les plus sensibles et en cas d’attaques précoces.
Les crispations entretiennent l’humidité du feuillage et peuvent créer un terrain favorable à la germination de spores de sclérotinia et aux attaques de la maladie sur boutons, feuilles et tiges.
Pendant la saison froide, le puceron vert du prunier s’installe sur des hôtes primaires, des arbres du genre Prunus : prunier, pêcher, abricotier… Il passe principalement l’hiver sous forme d’œufs. Au printemps, il se nourrit sur des plantes de la famille des astéracées, dont les tournesols.