Aller au contenu principal

Prix des engrais : une tendance baissière à suivre de près pour acheter au bon moment

Les prix des engrais sont dictés par l’offre et la demande mais la géopolitique et les prix de l’énergie sont aussi à surveiller de près pour décider de sa stratégie d’achat.

chargement d'un bateau d'urée dans un port
De l'engrais azoté sous forme d'urée est disponible à Rouen et à La Rochelle, les deux principaux ports pour ce produit.
© Eugene - stock.adobe.com

Plusieurs facteurs peuvent influencer le prix des engrais azotés. À commencer par l’offre et la demande mondiales en matière de fertilisation azotée. Depuis la guerre en Ukraine, on sait que les tensions géopolitiques et leurs conséquences sur les prix de l’énergie peuvent aussi changer la donne en peu de temps. Il est intéressant de suivre ces évolutions pour bâtir sa stratégie d’achat d’engrais et profiter d’éventuelles opportunités d’achat quand arrive la période de morte-saison.

Des prix structurellement plus élevés qu’avant le conflit en Ukraine

Depuis la flambée des prix, bon nombre d’agriculteurs ont pris l’habitude de regarder de plus près le prix de l’unité d’azote en fonction de sa forme, avec un facteur limitant selon l’équipement de fertilisation dont on est équipé. « Les prix des engrais azotés sont largement redescendus, mais ils n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant conflit quand le prix de la tonne de solution azotée variait entre 150 et 200 euros », explique Alexandre Willekens, consultant marché des grains chez Agritel. En cause, les prix du gaz qui restent structurellement plus élevés autour de 30 euros le mégawattheure (€/MWH) contre 10 à 15 €/MGW avant la guerre en Ukraine.

Les prix de l’unité d’azote diffèrent selon leur forme. Concernant l’urée, les prix sont sur une tendance à la baisse et s’établissaient le mi-avril à 330,50 euros la tonne (€/t) contre 360 €/t un mois avant (prix portuaires franco). « La baisse s’explique notamment par des disponibilités assez confortables grâce à l’augmentation des exportations chinoises d’urée et à une demande moindre du côté de l’Inde qui augmente ses capacités de production », indique l’analyste d’Agritel. « Le volume excédentaire sur le marché incite les producteurs à baisser leurs prix », confirme Cereapro dans son analyse du marché des engrais du 17 avril. Durant la dernière campagne, l’urée a connu son plus bas niveau en juin autour de 300 €/t et son plus haut niveau en août à 440 €/t.

La solution azotée très sensible aux fluctuations du prix du gaz

Pour la solution azotée, le prix à la tonne s’établissait mi-avril à 225 €/t (FOT Rouen). Pour cette forme d’engrais azoté, il est possible de se positionner pour acheter aujourd’hui sur des livraisons plus lointaines, pour la prochaine campagne. « C’est avantageux, signale Alexandre Willekens. On estime que l’offre nouvelle campagne pourrait se situer à 210-215 €/t. » La solution azotée a connu son plus haut niveau l’an dernier en novembre à 290 €/t et connaît depuis une baisse continue. « On observe une corrélation de 80-85 % entre le prix de la solution azotée et celui du gaz, avance-t-il. Le moindre mouvement sur le gaz lié à la géopolitique se répercute sur cette forme d’engrais. »

Le prix de l’ammonitrate, lui, se situait à 355 €/t. Il a atteint un point bas l’an dernier à 322 €/t en juin et un point haut août à 455 €/t.

Garder un coup d’œil sur les tensions géopolitiques

Beaucoup d’éléments laissent présager la poursuite de la baisse du prix des engrais. Toutefois, les tensions géopolitiques, notamment du côté du Moyen-Orient, restent à surveiller. Tout comme les potentielles répercussions des décisions européennes pour limiter les importations de céréales russes dans l’Union européenne. La crainte de représailles de la part du régime de Vladimir Poutine sur les importations européennes d’engrais en provenance de Russie existe, sachant que les engrais russes représentent encore 22 % des importations européennes, estime Agritel.

Les plus lus

<em class="placeholder">Antoine Allard, céréalier à Vars, en Charente.</em>
Transmission : « Je souhaite un repreneur qui maintiendra mon exploitation en Charente indépendante et viable »

Antoine Allard est céréalier à Vars, en Charente. N'ayant pas de repreneur familial, il a décidé de se faire accompagner…

<em class="placeholder">Agriculteur consultant le site Telepac afin de faire sa déclaration PAC.</em>
Télépac 2025 : quels sont les points de vigilance pour votre déclaration ?

La campagne 2024 a été marquée par des mesures de simplification de certaines règles de la PAC. Jachères, rotations… Pour…

<em class="placeholder">Emmanuel Puaud, agriculteur à Rom (79) travaillant sur la trémie d&#039;un semoir</em>
« Je ne lésine pas sur les moyens de lutte contre les taupins et les oiseaux dans les Deux-Sèvres pour préserver mes 100 euros par hectare investis dans les semences de tournesol »
Agriculteur à Rom dans les Deux-Sèvres, Emmanuel Puaud est confronté aux attaques de taupins et d’oiseaux sur ses tournesols.…
Apport de solution azotée sur colza. Pour limiter le stress des cultures, mieux vaut suspendre les interventions. © Gutner archives
Episode de gel : 5 points de vigilance pour préserver les cultures et le matériel

Au printemps, les épisodes de gel peuvent stresser les cultures d’hiver, en plein développement. Pour préserver les potentiels…

Prix du matériel agricole : pourquoi restent-ils aussi élevés ?

Le prix du matériel agricole a augmenté d’environ 30 % depuis cinq ans. Nous sommes allés à la rencontre des agriculteurs…

La jachère classique doit être en place du 1er mars au 31 août, date qui marque le démarrage de la possibilité de destruction.
Jachère et PAC 2025 : quelles espèces semer et comment les entretenir ?

Les jachères peuvent être mobilisées en tant qu’infrastructure agroécologique pour atteindre le seuil réglementaire de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures