Contamination par les mycotoxines
Prévenir l´infestation des grains par la modélisation
Contamination par les mycotoxines
Précédent cultural, travail du sol, variété, traitements fongicides... les paramètres sont analysés pour aboutir à une prévention.
Un blé semé après un maïs, sans labour préalable ni broyage des résidus de culture : voilà une situation à haut risque pour le développement de fusariose produisant des mycotoxines (déoxynivalénol) sur les grains. Les paramètres culturaux influent plus ou moins sur la présence des Fusarium sur les épis de céréales. L´institut Arvalis, de même que certaines sociétés phytosanitaires et Chambres d´agriculture, les ont hiérarchisés pour définir les situations les plus dangereuses pour la céréale.
Le précédent maïs constitue un risque fort. Le non-labour amplifie ce risque. « Mais en France, 20 % des blés et 5 % des orges sont implantés après un maïs en moyenne, avec des différences notables entre régions, précise Bruno Barrier-Guillot d´Arvalis. Et moins de 4 % des blés sont cultivés après un maïs et sans labour. »
Dans les conditions à risque, il convient de jouer les cartes de la résistance variétale et de la protection fongicide pour juguler le développement de fusariose. Les notes Geves renseignent sur la résistance d´une variété aux Fusarium : Mercury (noté 7), Sponsor (6), Apache (5) opposent une relative résistance à la maladie tandis que Trémie (3) se montre particulièrement sensible.
Le climat : facteur prépondérant de contamination ©Source Arvalis Institut du végétal |
Diviser par deux une teneur en mycotoxines
Parmi les fongicides céréales, Horizon EW (tébuconazole) demeure une référence anti-fusariose. « Mais l´efficacité n´atteint que 50-60 %. Dans le meilleur des cas, on peut réduire par deux une teneur en mycotoxines avec un fongicide », montre le spécialiste d´Arvalis. Contre les fusarioses des épis et avec des produits à base de triazole, la date optimale de traitement se situe au moment de la floraison du blé. Les résidus de cultures sont à la source de production de spores du champignon. Au final, les grains de blés sont contaminés au moment de la floraison des épis via les étamines.
Malheureusement, tous les efforts entrepris sur le plan cultural pour réduire a minima le potentiel de développement des Fusarium peuvent être réduits à néant par un facteur non maîtrisable : les conditions climatiques. « L´impact des pluies est prépondérant sur la libération des ascospores contaminatrices et prend le pas sur les facteurs agronomiques, confirme Bruno Barrier-Guillot. En collaboration avec In Vivo, Arvalis met au point un modèle agro-climatique de prévision du DON, mycotoxine majeure des Fusarium. Les premiers modèles pourront permettre d´apprécier la contamination en DON avant la récolte. Leur précision augmentera avec le nombre d´années étudiées. »