Aller au contenu principal

Qu’est-ce que le conseil stratégique phytosanitaire, obligatoire dès 2024 ?

La quasi-totalité des exploitations agricoles devra avoir réalisé un CSP au plus tard fin décembre 2023. En pratique, en quoi consiste ce conseil qui sera indispensable pour renouveler son certiphyto ?

pulvérisateur de phytosanitaires
Le CSP inclut un état des lieux approfondi des pratiques, pas seulement phytosanitaires, et du matériel de l’exploitation pour élaborer un plan d’actions de réduction des IFT.
© G. Omnès
 

Qui doit faire un conseil stratégique phytosanitaire ?

C'est une conséquence de la loi de séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires : toutes les exploitations sont tenues de réaliser deux conseils stratégiques phytosanitaires (CSP) par intervalle de cinq ans, avec au moins deux ans et maximum trois ans entre chaque conseil. Les fermes bio et HVE sont exemptées. Des allégements existent pour les systèmes avec très peu de cultures.

Le CSP est lié à l’exploitation, non à une personne. Un titulaire de Certiphyto décideur ne pourra renouveler ce dernier que si son exploitation est à jour sur les CSP. Concrètement, les conseillers demandent que ce soient les personnes de l’exploitation agricole qui gèrent les produits phytosanitaires qui participent à la formation (souvent le ou les titulaires du Certiphyto). Si les traitements sont gérés par une ETA, il est souhaitable que l’entrepreneur soit également présent.

 

Qui réalise le conseil stratégique ?

Actuellement, principalement les chambres d’agriculture, même si quelques autres acteurs s’y mettent, tels que les centres de gestion ou des conseillers privés.

 

Quel est le prix du CSP ?

Le tarif de la prestation varie selon les organismes. Avec les chambres d'agriculture, il avoisine souvent 250 euros pour des sessions de groupe (sur une journée), 450 euros en individuel (une demi-journée).

 

Comment se déroule le CSP ?

Les étapes du premier conseil stratégique phytosanitaire :

 

  1. Enregistrement des données de l'exploitation : coordonnées de l’exploitation, assolement, surface de chaque culture, liste du matériel disponible sur l’exploitation, calcul des indices de fréquences de traitement (IFT)… Cette étape est généralement réalisée avant la rencontre avec le conseiller qui réalise le CSP. Cette tâche est très simplifiée si l’exploitation utilise un logiciel d’enregistrement des pratiques du type Mes Parcelles.
     
  2. État des lieux des pratiques et des systèmes de cultures de l’exploitation : utilisation des phytosanitaire, rotation des cultures, travail du sol, utilisation d’OAD, difficultés techniques rencontrées, modes de commercialisation… Ce diagnostic de l'exploitation sert à élaborer le plan d'action.
     
  3. Proposition d’un plan d’action construit avec l’agriculteur et précisant des mesures pour réduire l’usage des produits phytos (substitution des produits le plus dangereux, recours à des méthodes alternatives, évolution du système cultural…). Ce plan d’action reste volontaire sans caractère obligatoire.

 

Deux à trois ans plus tard, un second conseil fera le point sur les réussites et les difficultés rencontrées afin d’ajuster si besoin les actions à entreprendre.

 

Qu'est-ce que je risque si je ne fais pas le conseil stratégique phytosanitaire ?

Le principal risque est de ne pas pouvoir renouveler son Certiphyto décideur. Dès 2024, il faudra en effet avoir réalisé un CSP pour le renouveler. A partir de 2026, il faudra en avoir deux. Et sans Certiphyto, vous ne pourrez plus acheter ou appliquer de produits phytosanitaires. Il faudra également être à jour de ses CSP en cas de contrôle phytosanitaire mené par le service régional de l'alimentation (SRAL). Néanmoins, il n'est pas prévu pour l'heure de sanction en cas de manquement, uniquement un rappel à la loi avec obligation de se mettre en conformité dans un délai de quelques mois.

Les plus lus

Yannick Maraval agriculteur à Lautrec dans le Tarn devant son déchaumeur à dents
Couverts végétaux : « J’ai adapté et fabriqué mon propre matériel pour le semer à moindre coût »

Yannick Maraval, agriculteur à Lautrec, dans le Tarn, a installé un semoir fait maison sur son déchaumeur à dents pour semer…

Moisson des blés dans les plaines de la Marne.
Moisson 2024 : des rendements très décevants sauf dans le sud

La météo continue à faire des siennes et les moissons se déroulent dans des conditions difficiles. Rendements faibles, qualité…

Régis Négrier, agriculteur en Charente-Maritime, dans une parcelle en agroforesterie.
Haies : « Je suis convaincu de leurs effets bénéfiques pour l’agriculture »

Régis Négrier, céréalier à Berneuil (17), plante depuis 20 ans des haies sur son exploitation et s’est même essayé aux…

« Nous implantons nos couverts si possible le jour de la moisson pour bénéficier au maximum de l’humidité du sol », expliquent Julina Brossard et Morgan Kerjean
Couverts végétaux : « Nous les semons à la moisson pour un coût de 40 €/ha »

Julina Brossard et Morgan Kerjean sont agriculteurs à Tourriers, en Charente. Convaincus de l’intérêt de semer les…

Chantier de récolte de féverole
Aides aux légumineuses : 30 % d'aide pour l’achat d’agroéquipements spécifiques

Doté de 20 millions d’euros, un dispositif d'aides aux productions de légumineuses a été ouvert. Il concerne l’achat de…

Haie arborée
Plantation de haies : 100 % des coûts pris en charge

Les demandes d’aides pour la plantation et la gestion des haies et des alignements d’arbres sur les parcelles agricoles …

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures