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Moisson 2021 : bons rendements en blé, et une qualité qui limite la casse

Les moissons ne sont pas terminées mais les rendements moyens du blé tendre sont globalement bons. La qualité pâtit de la météo, mais sans catastrophe pour l’instant.

Retardée par les pluies, la récolte française de blé tendre est prévue autour de 36,7 millions de tonnes, avec une qualité globalement préservée à l'exception de PS bas.
Retardée par les pluies, la récolte française de blé tendre est prévue autour de 36,7 millions de tonnes, avec une qualité globalement préservée à l'exception de PS bas.
© @bdrt.drone

Le temps maussade n’en finit pas de retarder la fin des moissons : selon l’observatoire Céré’obs, elle affichait au 9 août un retard de 14 jours par rapport à l’année dernière et de 11 jours sur la moyenne 5 ans. Avec le temps maussade de ces derniers jours, le retard atteindra bientôt un mois.

Dans le centre et l’est de la France, 10 % des blés français seraient encore sur pied cette semaine mais le retard est nettement plus marqué dans les Hauts de France : autour de la moitié des blés tendres restent à battre. « Et il pleut à nouveau. À ce rythme-là, on en a encore pour deux semaines », se désole Thierry Denis, ingénieur régional Arvalis dans les Hauts de France.

Les surfaces récoltées confirment des rendements globalement bons. « À l’échelle nationale, le rendement serait de 74,2 q/ha en moyenne » indiquent FranceAgriMer et Arvalis dans un communiqué du 16 août, confirmant les estimations établies par ses équipes dès ce début juillet. Le rendement moyen du blé tendre affiche ainsi une hausse de 8 % par rapport au rendement de 2020 et à la moyenne quinquennale. L'estimation de la production française par Agreste (service du ministère de l'Agriculture) au 1er août était de 36,7 millions de tonnes, soit un rebond de plus de 20 % sur un an et 10 % au-dessus de la moyenne 5 ans.

Sans surprise, les niveaux de pluies ont dégradé la qualité des blés tendres, mais sans catastrophe majeure. Les teneurs en protéines sont irrégulières mais « généralement élevées voire très élevées dans le sud et l’ouest du pays, ainsi qu’en Alsace ». Partout ailleurs, elles sont - en moyenne - satisfaisantes à bonnes.

La situation est plus problématique pour le critère poids spécifique (PS). « Les blés affichent des PS irréguliers et en retrait par rapport au potentiel des variétés », note Arvalis dans son communiqué du 16 août. Dans la moitié nord du pays, on signale fréquemment des valeurs inférieures à la norme contractuelle de 76 kg/hl et des valeurs parfois exceptionnellement basses, inférieures à 60.

Ces hétérogénéités qualitatives vont nécessiter un gros travail de tri de la part des organismes stockeurs. « Grâce au nettoyage, on arrive à remonter les valeurs et à honorer les contrats. La moisson est finie mais pour nous, le travail commence » souligne Julien Dugros, responsable collecte à la coopérative Caproga. « La filière sait travailler le grain et remettre aux normes, sur du classement et de l’allotement », confirme Jean-François Lepy, directeur général de Soufflet négoce, précisant que « le disponible à l’export sera conséquent et pourra répondre à beaucoup de cahiers des charges ».

Partout où la moisson n’est pas finie, le temps de chute de Hagberg est désormais le critère qui inquiète le plus. À l’exception des coups de chaud, tous les facteurs sont réunis pour que les valeurs chutent en dessous du seuil de 180 : grains matures depuis longtemps, verse, températures inférieures à 15-16°C et nouvelles pluies.

Pour l’instant, la prudence reste de mise : Arvalis évoque seulement « quelques faibles valeurs » demeurant « préoccupantes localement ». Pour les parcelles les plus tardives, les teneurs en mycotoxines commencent également à faire l'objet de vigilance.

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