Marché mondial des céréales : l'incertitude égyptienne
Les bonnes récoltes qui s’annoncent en Afrique du Nord conduiront probablement ces pays
à réduire leurs importations de blé en 2013-2014. L’incertitude réside toutefois moins dans les volumes qui seront collectés localement que dans les capacités de financement de l’Égypte. Malgré la hausse attendue de sa production domestique, le plus gros importateur mondial de blé restera dépendant du marché mondial pour environ 8 millions de tonnes.
MAIS Le mauvais état des finances égyptiennes obèrent ses capacités de paiement. « Celui qui apportera des moyens de financement aura donc de grandes chances de remporter le marché égyptien au cours de la prochaine campagne, et sur ce terrain, les Russes et les Américains ont des moyens que nous n’avons pas. Et ce qui se joue maintenant pourrait avoir des
conséquences durables », souligne Rémi Haquin, président de la section Grandes cultures de FranceAgriMer.
Un message passé de façon « très solennelle » devant les représentants du ministère lors du conseil spécialisé de FranceAgriMer le 15 mai. Les Russes, qui se taillent déjà la part du lion en Égypte quand leur disponible exportable le permet, font une nouvelle fois preuve d’agressivité.
Le pays aurait déjà proposé de financer des silos pour y stocker du blé russe, et le monde des céréales bruisse de rumeurs autour d’un prêt de 2 milliards de dollars accordé au Caire pour financer les importations. Le débouché égyptien représente jusqu’à 2 Mt certaines années pour le blé français.