Moisson française 2024 – Hausse des surfaces prévues en maïs, stabilité en tournesol, conditions de culture contrastées en céréales d’hiver
Le service de Statistique et prospective du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Agreste) vient de publier les premières prévisions de surfaces pour les cultures dites d'été en France, à savoir le maïs et le tournesol. FranceAgriMer a donné quelques précisions concernant les conditions de développement des plantes.
Le service de Statistique et prospective du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Agreste) vient de publier les premières prévisions de surfaces pour les cultures dites d'été en France, à savoir le maïs et le tournesol. FranceAgriMer a donné quelques précisions concernant les conditions de développement des plantes.
Agreste, le service de la statistique agricole du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire en France, vient de publier un bulletin de conjoncture concernant les grandes cultures et leur situation dans le pays au 1er mai 2024.
Voir le plus récent : Moisson 2024 : à quoi s'attendre pour la récolte française de blé tendre ?
Le document affiche pour la première fois de l'année des prévisions de surfaces des cultures d'été. Entre les récolte 2023 et récolte 2024, il en ressort une hausse annuelle de celles de maïs de 9,6 %, à 1,4 Mha, et une stabilisation de celles de tournesol, à 820 000 ha. Le ministère confirme la baisse des assolements de céréales d'hiver d'un an sur l'autre. Les experts de FranceAgriMer (FAM) ont livré quelques commentaires sur les conditions de cultures d'hiver, très hétérogènes, ainsi que sur les travaux d'emblavement en maïs, lors de la conférence de presse suivant le conseil spécialisé Grandes cultures - Marchés céréaliers du 16 mai.
Plus de 10 % de hausse de la sole de maïs en Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire
Dans le détail, les surfaces de maïs grain (y compris semences) augmentent « dans toutes les régions ». « Cette hausse serait particulièrement marquée en Nouvelle-Aquitaine (+15,6 %), Grand-Est (+7,0 %), Pays de la Loire (+13,9 %) et Occitanie (+8,2 %) », rapportent Agreste. Cependant, « la sole 2024 de grains resterait en deçà de la moyenne 2019-2023 ».
Benoît Piétrement, président du Conseil spécialisé Grandes cultures - Marchés céréaliers de FAM, tient tout de même à tempérer les chiffres d'Agreste : « toutes les surfaces ne seront pas semées, même si les quelques jours de beau temps ont fait du bien et permis d’avancer », a-t-il déclaré.
« Toutes les surfaces ne seront pas semées, même si les quelques jours de beau temps ont fait du bien et permis d’avancer », note Benoît Piétrement, président du Conseil spécialisé Marchés céréaliers de FranceAgriMer.
Le retard des semis de maïs en passe d’être rattrapé
Il n'en reste pas moins que, pour le moment, les travaux de semis ont pris du retard à cause des intempéries. Les chiffres au 17 mai des stades de développement et conditions de culture des céréales issus du programme Céré’Obs font état de seulement 72 % de surfaces emblavées en maïs à l’échelle nationale, contre 85 % à la même période en 2023. Cependant, « d’après Arvalis, il n’y aurait pas d’inquiétude à avoir, au vu des jours encore disponibles pour les semis à venir », rapporte Abir Mahajba, cheffe de projet Céré'Obs.
En sorgho, la progression des surfaces devrait se poursuivre en 2024 et atteindre 69 000 ha selon Agreste, « en hausse de 25,4 % par rapport à 2023 et de 2,0 % par rapport à la moyenne 2019-2023 ». Les superficies grimpent en Nouvelle-Aquitaine (+44 %) et en Occitanie (+33 %).
Recul des surfaces en tournesol dans le Grand-Est, hausse en Nouvelle-Aquitaine
Du côté du tournesol, Agreste estime les assolements « à un niveau supérieur de 9,1 % à la moyenne 2019-2023 », avec toutefois une évolution contrastée selon les régions : recul en Occitanie, en Bourgogne et dans le Grand-Est, progression en Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val-de-Loire et Pays-de-la-Loire. Rappelons que la sole de colza est attendue elle aussi à un niveau proche de celui de 2023, à 1,3 Mha.
Lire aussi : "Dans quel état se trouvent les cultures françaises de colza, de pois et de féveroles ?"
En soja, la surface devrait reculer de 5,5 % à 149 000 ha contre 158 000 en 2023. D’après Agreste, « la situation est hétérogène entre les cinq régions qui concentrent la production : en Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est, la sole de soja diminuerait, tandis qu’elle augmenterait en Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes ».
Attention à la pression parasitaire en céréales d’hiver
Du côté des céréales d’hiver, les perspectives restent moroses au vu des conditions de culture, nettement moins bonnes que celles de la campagne précédente. A la suite des intempéries de cet automne, Agreste confirme la nette baisse par rapport à l’an passé des surfaces d'hiver, de 7 % au 1er mai. « Le potentiel de rendement est dégradé », ajoute Abir Mahajba. « La pression parasitaire reste élevée sur les cultures d’hiver, et l’hétérogénéité est prononcée d’une parcelle à l’autre, et au sein d’une même parcelle », précise Benoît Piétrement. Point positif, les précipitations du printemps ont participé à la recharge des nappes phréatiques, pour 58 % à des niveaux supérieurs à la normale. « Les conditions sont aujourd’hui favorables aux cultures irriguées », indique Abir Mahajba.
Les reports de surface vers les céréales de printemps se confirment dans le bulletin du mois de mai d'Agreste. Les surfaces d’orge de printemps sont toujours attendues en nette progression par rapport à celles de la récolte 2023 dans la plupart des régions françaises à l’exception des Pays-de-la-Loire. Elles devraient se porter à 502 000 ha en 2024, chiffre qui marque cependant le pas par rapport à la moyenne quinquennale (-15,8 %).
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