Aller au contenu principal

Le bioéthanol pourrait représenter 1 % de la SAU française en 2035

Si la France compte 30 millions de voitures en 2035 dont 5 millions fonctionnant à l’E 85 à raison de 3,5 litres/100 km alors elle utilisera 1 % de sa SAU pour produire les 18 Mhl de bioéthanol et les 6 Mhl d’essence renouvelable nécessaires. Le calcul de Bioéthanol vise surtout à inciter les autorités françaises à porter le dossier au niveau européen.

« Notre hypothèse est que les hybrides rechargeables Flex-E85 représenteront 20 % du parc automobile », explique Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France.
© SNPAA

La France a produit 716 000 t de drêches de blé et quelques 300 000 t de pulpes de betteraves en 2023 et espère bien faire encore mieux à l’horizon 2035 :  la filière bioéthanol française estime en effet qu’elle pourrait consommer la production de 1 % de la SAU française en 2035 contre 0,7 % actuellement. 

Pour cela, il faudrait que la France se joigne aux huit Etats membres de l’Union européenne qui militent déjà, contre l’Allemagne, pour inclure les carburants nets en carbone aux côtés des carburants de synthèse afin d’assurer la transition vers la neutralité carbone du parc de véhicules légers européens. « Les voitures 100 % électrique, même si cette mobilité assurera la majorité de la transition, ne suffiront pas. Notre hypothèse est que les hybrides rechargeables Flex-E85 représenteront 20 % du parc automobile », explique Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France. 

Lire aussi : "Bioéthanol : la filière espère une accélération de la croissance de la consommation d’E85 en 2024"

L’organisation présentait ce lundi 29 avril, le résultat d‘une étude réalisée par l’IFP Energies Nouvelles (IFP-EN) autour de l’efficacité technique de différents biocarburants. Trois types de carburants 100 % renouvelables ont été testés, explique Mickaël Matrat, chef de projet carburants chez IFP-EN, tous en mélange avec 75 % de bioéthanol qui apporte son indice d’octane élevé mais ne suffit pas seul pour faire démarrer une voiture. Il a donc comparé de la bio-essence appelée aussi bionaphta (issu du traitement de résidus comme des huiles usagées sur le modèle de l’usine Total de La Mède), de l’e-essence (issue de la production des nouveaux carburants pour l’aviation) et un dérivé de l’éthanol (qui comporte toutefois des molécules aromatiques et, donc, émet des particules fines mais sans commune mesure avec les carburants fossiles). 

« La valorisation de la bio-essence et de l’e-essence dans le transport routier est cruciale pour la viabilité économique et le développement futur des carburants aériens durables », complète Sylvain Demoures.

Dans les trois cas, les résultats d’impact sur l’environnement sont très satisfaisants : toutes les émissions de polluants sont au moins 80 % inférieures aux limites de la nouvelle norme européenne Euro 7. « La valorisation de la bio-essence et de l’e-essence dans le transport routier est cruciale pour la viabilité économique et le développement futur des carburants aériens durables », complète Sylvain Demoures. Un constat similaire sur les productions actuelles à partir d’huile (bio-essence) et pour celles de demain qui pourraient être produite à partir d’hydrogène, issu de l’électrolyse de l’eau et de la capture de CO2, issu par exemple de la fermentation et, donc, du processus de fabrication du bioéthanol !

Pour l’intervenant, « il ne faut pas abolir l’ambition climatique mais l’accomplir en complétant les moyens existants, et en exploitant les synergies entre filières », explique Sylvain Demoures. 

Le monde des biocarburants devraient toutefois aussi gérer certaines controverses comme l’importation d’huiles usagées travaillées par l’usine La Mède de Total.

Production 2023 d’alcools agricoles et de leurs coproduits en France : 

  • Alcool de betterave :  6 Mhl et 0,052 t de pulpes par hl d’alcool ; 

  • Alcool de  blé : 5,6 Mhl et 0,097 t de drêches blé par hl d’alcool ; 

  • Alcool de maïs : 2,3 Mhl et 0,075 t de drêches de maïs par hl d’alcool.

Source  : Bioéthanol France.

 

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

<em class="placeholder">Epandage de solution azotée dans une parcelle de blé tendre au stade début montaison.</em>
Pourquoi les prix des engrais risquent de flamber à l’horizon 2026

La mise en place d’une taxe sur les émissions de carbone des engrais importés dans l’Union européenne devrait renchérir le…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

<em class="placeholder">champ de blé au Minas Gerais, au Brésil</em>
Le blé sud-américain relève le défi du changement climatique

La disponibilité en eau, le renouvellement variétal et le non-labour sont les atouts dont disposent le Brésil et l’Argentine,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne