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Maladie du lin : l’oïdium, un pathogène facile à diagnostiquer

L’oïdium (ou moisissure blanche) est la maladie la plus fréquente pouvant toucher le lin. Le pathogène peut être préjudiciable si les symptômes sont précoces.

Comment reconnaître les symptômes d'oïdium ?

En produisant un feutrage blanc poudreux recouvrant les feuilles sur leur face supérieure, l’oïdium est facile à diagnostiquer. Avant ce symptôme visuel, la maladie se signale par une odeur de moisi à la base des tiges. Puis un mycélium blanc apparaît sur les feuilles sous forme de taches étoilées, avant de couvrir l’intégralité des limbes. Les premiers symptômes sont visibles sur les feuilles basses et sur les tiges les plus courtes immergées dans le couvert.

Dans les pires cas, le mycélium peut progresser rapidement et recouvrir d’un feutrage blanc tous les organes (feuilles, tiges et capsules). Le feutrage réduit la photosynthèse et accélère la maturation des plantes. Au niveau de la parcelle, l’attaque commence le plus souvent en bordure ou sur les lins près des passages de roues du tracteur. Rapidement, la répartition de l’oïdium se fait homogène dans le champ. Chez le lin, la maladie est causée par le pathogène Oïdium lini.

 

 
Le feutrage blanc sur les feuilles est caractéristique de l'oïdium.
Le feutrage blanc sur les feuilles est caractéristique de l'oïdium. © Arvalis

 

Des moyens pour combattre la maladie

Agronomie : Le respect d’un intervalle d’au moins six ans entre deux lins dans la succession culturale réduira le potentiel d’infection de l’oïdium. Le lin ne devra pas être trop dense sous peine de produire des conditions humides en végétation, propices aux contaminations. Arvalis conseille une densité inférieure à 1 600 plantes/m2 à l’implantation. Raisonner la fertilisation azotée de façon à ne pas créer une végétation luxuriante favorable à la maladie.

Variétés : Des variétés de lin textile montrent une bonne tolérance à l’oïdium comme Bolchoï, Elïxir, Ideo ou Stereo. Ces obtentions peuvent présenter des symptômes mais les attaques sont plus tardives. Des lins oléagineux peuvent présenter également une tolérance à l’oïdium, comme la variété Justess en lin de printemps.

Chimie : Des fongicides sont homologués contre l’oïdium du lin. Sur lin textile, un à deux traitements sont recommandés selon le niveau de risque (semis tardifs, végétation luxuriante, lins stressés, humidité) et la précocité de présence de taches étoilées. Un traitement juste avant floraison peut être nécessaire. En cas d’attaque postérieure à la floraison, il est inutile d’intervenir pour le lin fibre. Pour le lin oléagineux, Terres Inovia recommande la protection fongicide seulement en cas d’apparition des symptômes avant la floraison, en conditions sèches et chaudes survenant après un épisode pluvieux.

Le premier traitement, entre 20 et 40 cm du lin, sera réalisé avec des produits comme Nissodium, Amistar Gold ou autres, voire des spécialités de biocontrôle à base de soufre si une dérogation a été obtenue. Les produits à base de prothioconazole (Joao, Prosaro…) sont recommandés en traitement plus tardif ou second traitement juste avant floraison.

 

 
Oïdium sur tige de lin de printemps fin juillet.
L'oïdium accélère la maturation des plantes. © Terres Inovia

 

Cinq points clés sur l’oïdium du lin

Les pertes de rendement peuvent s’élever à 20 % de la production de fibres et 50 % de celles en graines, si des symptômes importants s’expriment avant floraison. Un développement de l’oïdium après la floraison affecte peu le rendement en fibres généralement mais peut encore pénaliser la production de graines.

Une humidité élevée permet au champignon de se développer sur le lin, notamment si l’hygrométrie est élevée au niveau du sol. Des températures entre 20 et 25 °C favorisent la maladie.

Une forte pluie lave le mycélium présent sur les feuilles et retarde ainsi le développement de la maladie. Mais la croissance du champignon présent à l’intérieur des tissus n’est pas stoppée.

Le développement de la maladie peut être fulgurant. Les spores de l’oïdium sont émises en grande quantité et sont capables de germer immédiatement pour contaminer les plants. Elles sont dispersées par le vent.

La récolte sera gênée s’il y a une production de poussière en grande quantité provenant du mycélium couvrant les végétaux.

 

 
Les tiges peuvent être atteintes avec des répercussions sur la qualité de fibres.
Les tiges peuvent être atteintes avec des répercussions sur la qualité de fibres. © Arvalis

 

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