Agriculture/Communication
Les céréaliers, mal connus des Français
Agriculture/Communication
Les Français ont une très faible connaissance de la réalité du métier de céréalier.
Afin de recueillir des informations précises sur les perceptions du grand public vis-à-vis du secteur céréalier et de ses producteurs, le Groupe Céréaliers de France a organisé des tables rondes(1) avec les experts d´Ipsos.
Les Français ont une vision traditionnelle de la campagne et du « paysan ». Le monde agricole, c´est le terroir, le bien-être. On note une forte dimension affective avec des évocations de l´enfance dans les expressions spontanées sur l´agriculture.
L´agriculteur, c´est à la fois une victime que l´on plaint (« il subit le climat, il perd son pouvoir d´achat. ») et un « patron » indépendant que l´on envie (« il possède un patrimoine, il a de gros tracteurs.) » et que l´on accuse de polluer.
Quant au métier, les Français en ont une vision très contrastée et stéréotypée qui va du fermier familial à l´agriculteur-chef d´entreprise (gestionnaire, informatisé) et à l´agriculteur bio (un ancien soixante-huitard !). Bref, des images et rien de concret sur le métier tel qu´il est réellement pratiqué.
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©B. Compagnon |
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Un fabricant de matière première
Tout ceci est accentué quand il s´agit plus précisément des céréaliers. Dans l´imaginaire des Français, céréalier rime avec « manager » et grande exploitation. L´image, c´est la ferme perdue dans l´immensité des blés. Le céréalier est quelqu´un de très éloigné de la population, qui produit non un aliment mais une matière première, un fournisseur plutôt qu´un fabricant d´un produit fini.
Le sentiment d´éloignement se concrétise par un faible niveau de connaissance de la réalité du métier de céréalier. Préparation de la terre, semailles, traitement, récolte : il est difficile pour un urbain de rentrer plus dans le détail de la production de céréales.
Si le mot « traçabilité » est connu de tous et rapidement cité quand on parle d´agriculture, il n´est jamais associé aux céréales.
En revanche, les fonctions de l´agriculture autres que le production (préservation de l´environnement, aménagement du territoire et de l´espace, revitalisation de l´espace rural) sont reconnues par une très large majorité des personnes interrogées.
71 % des personnes interrogées ont le sentiment « qu´une trop grande coupure s´est instaurée entre les urbains et les agriculteurs ». 83 % pensent qu´il est urgent ou important de trouver des solutions pour réduire cette rupture entre citadins et agriculteurs.
(1) Les réponses recueillies au cours de réunions de groupe réalisées à Paris, Rennes, Limoges, Toulouse et Nancy en mai 2002 ont été complétées par une enquête téléphonique auprès d´un échantillon représentatif de la population française. Ipsos est un institut de sondage avec une division spécialisée Agrifood.
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Cet article est extrait du dossier de Réussir Céréales Grandes Cultures du mois de Février 2003 (nº156) intitulé
« L´agriculture et le grand public : expliquer, une nécessité ».
Citoyens et consommateurs questionnent les agriculteurs et parfois les critiquent. Au travers de ces 20 pages d´explications et de témoignages, la revue apporte des éléments de réponses pour améliorer la communication avec le grand public.
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