Diversification de l'assolement : « Le pois d’hiver s’insère parfaitement dans ma rotation »
Geoffroy de Lesquen, agriculteur à Fierville-Bray dans le Calvados, apprécie le pois d’hiver pour sa moindre sensibilité au stress hydrique comparé au pois de printemps, et pour ses qualités de précédent avant colza. C’est aussi un levier contre les ray-grass résistants.
Geoffroy de Lesquen, agriculteur à Fierville-Bray dans le Calvados, apprécie le pois d’hiver pour sa moindre sensibilité au stress hydrique comparé au pois de printemps, et pour ses qualités de précédent avant colza. C’est aussi un levier contre les ray-grass résistants.
« Sur mon exploitation, je produis du pois d’hiver depuis sept campagnes. Cette légumineuse convient bien pour des sols superficiels et argilo-calcaires. En juin, elle est moins sensible au stress hydrique que le pois de printemps, car son cycle est quasi terminé à cette période critique. Je produis en grande partie mes semences fermières. J’utilise des variétés de pois jaunes car elles sont moins sujettes au déclassement. Je sème principalement les variétés Fresnel et Furious, entre le 5 et le 15 novembre. Je pratique le semis direct sous couvert d’avoine de printemps, c’est pourquoi la densité de semis s’élève à 90 grains/m².
Le pois d’hiver est un bon précédent colza. Contrairement à une paille qui consomme de l’azote pour se dégrader, la légumineuse apporte plus rapidement de l’azote disponible pour la crucifère, ce qui est favorable à son développement avant l’entrée de l’hiver. Le pois d’hiver constitue également un levier supplémentaire dans la lutte contre les ray-grass résistants aux familles des fops et des dimes. Les produits racinaires homologués montrent encore de bonnes efficacités à l’automne.
Habituellement, mes rendements s’élèvent entre 40 et 50 q/ha, excepté cette année où la pression en bactériose a impacté le rendement de 50 à 60 %. Je regrette que le plan protéines n’incite pas davantage à produire des pois d’hiver. Malgré un chiffre d’affaires assez faible, de l’ordre de 800 euros par hectare, c’est une culture qui présente de nombreux atouts agronomiques et qui s’insère parfaitement dans l’organisation du travail sur l’exploitation. »