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Pommes de terre
La quête de la résistance au nématode doré

Même si les infestations de pommes de terre par les nématodes sont contenues en France, ce type de parasite reste très menaçant. Des variétés résistantes rassureraient les producteurs.


Pays-Bas, Grande-Bretagne, Allemagne. chez nos voisins européens, les nématodes ont gagné une grande partie des surfaces de production de pommes de terre. En France, l´infestation est plus limitée. La menace vient principalement du nématode à kyste (ou doré), Globodera pallida. C´est un parasite de quarantaine pour la production de plants. Dans les zones infestées, la culture de plants est interdite pour ne pas risquer la dissémination du parasite. Dans le cas des pommes de terre de consommation, la lutte est obligatoire mais les méthodes sont loin de présenter une efficacité parfaite.
En traitement nématicide, Ludovic Dubois, SRPV Nord-Pas-de-Calais, préconise l´utilisation de produits comme Mocap (éthoprophos) ou Némathorin (fosthiazate). « Sur des variétés très sensibles comme Bintje, on pourra utiliser efficacement ces produits à condition que les populations de nématodes ne dépassent pas les cinq larves par gramme de terre. Au-delà, il vaut mieux éviter la culture de la pomme de terre. » Des variétés de pomme de terre présentent des caractères de résistance comme Felsina. Leur utilisation peut contribuer à lutter contre Globodera.
Autre solution : allonger les rotations avec un retour des pommes de terre tous les six-sept ans. « Il faut inciter les producteurs à rester vigilant, notamment dans les situations d´échange de terre, insiste Ludovic Dubois. On a très vite fait de contaminer les parcelles saines. »
Des organismes, avec l´Inra en tête, ont entamé un programme de recherche de longue haleine qui doit aboutir à l´obtention de variétés commercialisables présentant une résistance durable à Globodera pallida. « On n´en est pas loin, selon Didier Mugniéry, chercheur à l´Inra. du Rheu. Nous avons commencé par identifier des sources de résistances chez des espèces sauvages apparentées à la pomme de terre. Après, il s´agissait de localiser les zones du génome impliquées dans le caractère de résistance, tester ces résistances vis-à-vis des différentes populations de Globodera pallida. et créer des génotypes cumulant les résistances venant des différentes sources. » Ce matériel génétique est alors mis à disposition des obtenteurs de façon à introgresser les gènes de résistance pour des variétés agronomiquement intéressantes.
©C. Gloria / P. Copin

Une variété résistante d´ici quatre ou cinq ans
« L´introduction de gènes de résistance concerne tout type de variétés mais nous connais-sons actuellement plus de succès sur des variétés féculières, annonce Frédérique Aurousseau, Comité Nord. Nous avons un hybride féculier résistant qui est proche de l´inscription. » L´arrivée sur le marché est programmée dans quatre-cinq ans.
Pourquoi chercher absolument à obtenir des variétés résistantes à Globodera pallida, un nématode limité dans son infestation. « Nous, sélectionneurs, travaillons toujours pour l´avenir. Nous anticipons les futurs problèmes des producteurs de dix ou quinze ans, explique Frédérique Aurousseau. Qui sait si en 2020 l´infestation en nématodes n´aura pas gagné tout le territoire français. « C´est déjà plus ou moins le cas en Allemagne du Nord ou au Danemark, rapporte la chercheur du Comité Nord. Nos travaux ont aussi pour but d´obtenir des variétés exportables répondant aux besoins de ces pays. »

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