La betterave et la canne ne sont pas les seules plantes à forte teneur en sucre
Pour augmenter le pouvoir sucrant, les industriels de l’agroalimentaire (et les start-up) explorent de nombreuses pistes, dont celle des plantes non traditionnelles.
Fortement mise en avant il y a quelques années, la stevia s’avère décevante en termes de ressenti de goût, certes. Mais d’autres projets prennent le relais. Parmi ceux-ci, FlavorHealth, une jeune entreprise américaine du New Jersey, qui travaille sur le repérage de cellules fortes en pouvoir sucrant dans différents végétaux. Elle a récemment affirmé, lors d’une rencontre internationale rassemblant les chercheurs en alimentation, qu’elle serait en mesure de commercialiser un « édulcorant naturel de haute intensité avec un profil de saveur bien plus proche de celui du sucre que de celui de la stevia ». Autrement dit, il fournirait tout le goût du sucre apprécié par les consommateurs européens sans les effets d’amertume et d’arrière-goût désagréable.
De la « poire de terre » pour sucrer les barres énergétiques
Dans le Nevada, la start-up Rowdy Prebiotic Foods (spécialiste des aliments contenant des sucres facilitant la digestion) vient de lancer une barre énergétique utilisant la yacon ou poire de terre. En Chine, l’Institut de botanique de Kunming de l’Académie chinoise des sciences a déclaré cet été travailler dans le Yunnan sur deux plantes 25 fois plus sucrantes que le sucre classique et qui présenteraient une sensation gustative plus proche du sucre actuel que la stevia. Il s’agit de Myriopteron extensum et de Derris eriocarpa. « Réduire le sucre ajouté tout en créant des produits délicieux et nutritifs sont des challenges clés de l’industrie agroalimentaire » expliquait pour sa part Roquette lors d’un webinaire (séminaire web) destiné aux acteurs de l’agroalimentaire intitulé « Réduction du sucre ? Tactiques et techniques pour atteindre votre but », en juillet 2018. La société, spécialiste des ingrédients et des nouvelles protéines végétales, reconnaissait toutefois que le sujet était complexe, naviguant entre science, changement de règlementation, santé publique, perception des consommateurs et idées fausses.