Technologies
Internet : à quand une 4G de bonne qualité en zone rurale ?
Près d’un Français sur trois vivant en zone rurale n’a pas accès au bon haut débit, selon une étude de l’UFC-Que Choisir qui demande aux opérateurs de téléphonie mobile de s’engager une qualité de service minimale.
Près d’un Français sur trois vivant en zone rurale n’a pas accès au bon haut débit, selon une étude de l’UFC-Que Choisir qui demande aux opérateurs de téléphonie mobile de s’engager une qualité de service minimale.
[Mis à jour le 10 février 2022]
Dix ans après le lancement de la 4G, un haut débit de qualité est encore inaccessible à de nombreux consommateurs vivant en zones rurales, a dénoncé l’UFC-Que Choisir le 27 janvier dernier, étude à l’appui.
Grâce à l’application gratuite Queldébit, lancée en 2021, l’association de consommateurs a récolté l’avis de 50 000 personnes sur la qualité de leur connexion internet avec une notation sur une échelle de 0 à 10. Des données combinées avec les relevés sur le terrain de différents opérateurs.
Des débits moyens 66% plus élevés en zone urbaine
Résultat : « les chiffres du terrain mettent en évidence une inégalité territoriale extrêmement marquée, puisque dans les zones urbaines les débits moyens sont 66% plus élevés qu’en zones rurales (avec 55,3 Mbit/s de débit en moyenne contre 33,3 Mbit/s) », résume l’UFC-Que Choisir.
Sur la base d’une analyse de plus de 5 millions de données, récoltées entre le 1er décembre 2020 et le 30 novembre 2021, l’association évalue à 14,3% la part des débits relevés inférieurs à 3 Mbits/s, « débit minimal pour accéder dans des conditions tout juste décentes aux services de base de l’Internet mobile, comme la navigation sur le web », juge l’association.
Quant au « bon haut débit », définit par Emmanuel Macron comme un débit au moins égal à 8 Mbit/s, il n’est pas atteint que dans 25% des cas au niveau national, et même dans 32% des cas en zones rurales, déplore UFC-Que Choisir.
Selon les données recueillies par l’association, par exemple dans 33% des tests réalisés chez Bouygues Telecom et SFR en zones rurales, les pages web mettent plus de 3 secondes à se charger.
Autre donnée : la qualité de lecture des vidéos est plus dégradée en zones rurales avec seulement 80% des vidéos vues avec moins de 10 secondes de buffering (temps que la vidéo met à se lancer une fois que l’utilisateur démarre la lecture et temps de coupure de la vidéo une fois lancée), une part tombant à 66% pour les vidéos vues avec moins de 3 secondes de buffering.
Demande de qualité de service minimale
Parlant de fracture numérique, l’association appelle ainsi les pouvoirs publics « à enfin imposer aux opérateurs une qualité de service minimale permettant d’utiliser dans de bonnes conditions l’Internet mobile ». Elle souligne à ce propos que le réseau 4G d’Orange est celui qui fournit les meilleurs résultats.
Quant à la 5G (qui ne concerne que 5% des tests effectués), UFC-Que Choisir estime que « les données du terrain montre qu’elle ne permet pas de résoudre la fracture numérique, voire l’aggrave ».
La 5G creuse davantage les inégalités
Alors que le gain de performance est spectaculaire dans les grandes et moyennes agglomérations (avec un débit moyen passant de 42,3 Mbit/s en 4G à 234,1 Mbit/s en 5G), en zones rurales le saut qualitatif « est on ne peut plus marginal », puisque le débit 5G est seulement 1,5 fois plus important qu’en 4G, note UFC-Que Choisir. « En conséquence, la 5G bénéficie réellement aux zones où la 4G est déjà la plus qualitative, ce qui creuse davantage les inégalités entre Français », déplore l’association.