Aller au contenu principal

Fertilisation azotée : « J’ai réduit la volatilisation en changeant mes habitudes sans investissement majeur »

Sébastien Bocquillon, agriculteur à Humières (62), génère des économies significatives en prenant en compte les conclusions du projet Épand’air pour optimiser ses apports et limiter les pertes d’azote.

« Pour le deuxième apport, je sacrifie parfois le stade exact épi 1 cm pour attendre la pluie », explique Stéphane Bocquillon.
« Pour le deuxième apport, je sacrifie parfois le stade exact épi 1 cm pour attendre la pluie », explique Sébastien Bocquillon.
© Chambre d'agriculture du Nord-Pas-de-Calais

« J’ai participé aux travaux d’Épand’air au travers du Geda du Ternois dont je fais partie. Épand’air est un projet conduit de 2017 à 2020 par la chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, avec Atmo Hauts-de-France et Arvalis, dans l’objectif d’accompagner les agriculteurs pour limiter la volatilisation. Les travaux d’Épand’air montrent que la volatilisation ammoniacale est une question environnementale mais aussi une question économique : la qualité de l’épandage minéral ou organique génère des économies significatives pour nos exploitations. Économiser 10 % améliore la qualité de l’air, mais c’est aussi de l’argent non dépensé.

Les trois formes d’engrais minéraux ont été testées sur blé tendre et les résultats ont montré qu’un panel de solutions permettaient de diminuer la volatilisation ammoniacale sans investissement majeur. Ça nous a confortés dans certaines de nos pratiques – comme le fractionnement – mais cela nous a aussi amenés à changer nos habitudes. Par exemple, le deuxième apport d’azote est le stade le plus conséquent et le plus sensible à la volatilisation ammoniacale. Pour limiter les pertes, les conditions climatiques pendant et après l’application comptent beaucoup. L’idéal c’est d’avoir une pluie quand on sort du champ tout en se rapprochant au maximum du stade épi 1 cm. C’est parfois compliqué de combiner toutes les bonnes conditions. Depuis ces travaux, je sacrifie le stade exact épi 1 cm et j’attends un peu la pluie

Pour les engrais organiques, Épand’air a conduit à modifier notre organisation. Souvent, ici, on réalise tous nos épandages de lisiers pendant deux ou trois jours, puis on travaille le sol. Nous travaillons désormais le sol avant l’épandage car c’est plus efficace pour limiter la volatilisation. Le produit épandu s’infiltre plus facilement dans le sol qu’en cas de travail du sol après épandage, surtout si ce n’est pas effectué juste derrière l’épandeur. Les travaux ont aussi démontré l’intérêt de l’épandage sur Cipan. »

Les plus lus

Moisson des blés dans les plaines de la Marne.
Moisson 2024 : des rendements très décevants sauf dans le sud

La météo continue à faire des siennes et les moissons se déroulent dans des conditions difficiles. Rendements faibles, qualité…

Parcelle de blé tendre en cours de récolte.
Moisson 2024 : le ministre de l'Agriculture évoque des aides exceptionnelles pour les céréaliers

En visite sur une exploitation céréalière d'Eure-et-Loir ce 29 juillet, Marc Fesneau a échangé avec la profession sur les…

Parcelle de blé tendre fin mai dans le Nord
Variétés de blé tendre : adopter progressivement la nouvelle génétique pour rester au top
Surfaces, profil des variétés, timing… Pour rester à la page du renouveau variétal proposé par les semenciers et testé par les…
Moissonneuse batteuse transférant la récolte de blé tendre dans une benne.
Moisson 2024 : "hétérogénéité immense" à fin juillet dans la moitié nord de la France

Alors qu’en orge d’hiver et en colza, les chantiers touchent à leur fin dans la majorité des régions, en blé tendre, ils se…

Mélange variétal de semences de fermes chez Clément Thomine à Nécy dans l'Orne
Mélanges variétaux de blé : un levier efficace contre les maladies
Semer des mélanges permet de cumuler les caractéristiques intéressantes de différentes variétés. Principal avantage démontré…
Pascal et Louis Guérin, agriculteurs à Billy-lès-Chanceaux (21) :«Cette campagne, nous n'avons pas pu intervenir pour biner les colzas à cause de la météo. Mais le ...
Colza biologique : préparer la plante à faire face aux ravageurs et aux adventices
Le colza biologique est sous la forte pression des ravageurs à l’automne ainsi que des adventices, notamment en Bourgogne-…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures