Rencontres annuelles du Cetiom
Évaluer la rentabilité des oléagineux énergétiques
Rencontres annuelles du Cetiom
Le développement des oléagineux énergétiques n´est possible que s´ils accroissent le revenu des producteurs.
Le raisonnement micro-économique implique que le développement des oléagineux énergétiques n´est possible que « s´ils accroissent le revenu des producteurs », rappelle Jean-Claude Sourie, chercheur Inra Ina-PG en économie qui a présenté ses travaux aux journées du Cetiom(1). Autrement dit, si leur prix est supérieur au coût d´opportunité de cultiver des oléagineux à vocation énergétique.
Par rapport à la substitution à la jachère, ce coût est supérieur si l´oléagineux remplace des surfaces alimentaires. Dans le cas du colza, « sur la base d´un prix de 186 euros la tonne, prix moyen producteur sur la période 1993-2002, l´accroissement de revenu par hectare de colza ester est de 180 euros/hectare sur jachère et égal au montant de la prime énergétique de 45 euros/hectare s´il est en compétition avec du colza alimentaire ».
La production française de colza énergétique sur jachère peut être triplée avec un taux de 10 % et un prix des graines destinées à l´estérification proche de celui des graines alimentaires « 170 à 180 euros la tonne toutes choses égales par ailleurs », calcule Jean-Claude Sourie.
Maximum historique : 1 400 000 hectares
Hors jachère, le Cetiom a simulé trois hypothèses de développement des surfaces de colza : + 3 %, + 6 % et + 9 % en les couplant avec deux niveaux de plafonnement par rapport à l´assolement global, 15 % ou 20 %. Au total, « les surfaces potentielles de colza se situent entre 1 500 000 et 1 800 000 hectares. Le maximum historique en France a été de 1 400 000 hectares. »
Dans les régions à fort potentiel de rendement où le colza est relativement peu présent (5 à 6 %), comme la Picardie, un développement de la surface oléagineuse est envisageable « si la marge brute du colza rivalise en particulier avec celle du blé. Les rendements doivent atteindre 45 quintaux/hectare dans les assolements avec betteraves, 40 sans betteraves et il faut appréhender le problème du désherbage des crucifères dans les betteraves ».
Dans les régions peu productrices de colza et à potentiel limité, le développement du colza « nécessite un accompagnement technique important. Mais dans le Sud-Ouest, notamment, il y a peu de problèmes techniques et les rendements progressent depuis cinq-six ans ».