Aller au contenu principal

[Edito] Hausse du prix du blé et des engrais : la grande loterie pour le revenu des agriculteurs

La hausse du prix des grains pourra compenser en partie la flambée du prix des engrais uniquement si les rendements sont au rendez-vous.
La hausse du prix des grains pourra compenser en partie la flambée du prix des engrais uniquement si les rendements sont au rendez-vous.
© Gabriel Omnès

On le sait, les engrais azotés peuvent servir à la fabrication d’explosifs. Et c’est bien ce qui est en train de se passer, au sens figuré : la hausse des prix pourrait avoir l’effet d’une bombe pour l’économie de nos fermes. Sous l’effet combiné de l’escalade du prix de l’énergie, d’une forte demande mondiale et de facteurs logistiques, le prix des engrais a flambé en l’espace de quelques semaines. La tension est telle que c’est désormais l’approvisionnement au printemps, pour qui ne se serait pas couvert à temps, qui est hypothéqué.

Alors que la récolte 2021 renouait enfin avec de bons résultats économiques en grandes cultures, ceux de la récolte à venir risquent d’être détériorés par cette folle embardée. Plus que jamais, les comptes vont relever de la loterie, avec des grands gagnants et des (très) gros perdants. Tout va dépendre du moment auquel on a appuyé sur le bouton pour se couvrir en engrais, et pour vendre ses grains.

Le scénario catastrophe serait de voir la météo s’attaquer aux rendements. Jusqu’ici, touchons du bois, les conditions d’implantation d’automne ont été proches de l’optimum. Car si les quintaux ne sont pas au rendez-vous, les bons prix des céréales et oléagineux ne joueront pas leur effet de compensation. Cette situation est d’ailleurs à craindre dans les zones intermédiaires, naturellement fragilisées par de petits potentiels.

Cela met le plan protéines sous les projecteurs. Celui-ci vise à améliorer l’autonomie protéique française, et qui dit protéines, dit légumineuses fixant l’azote de l’air, gratuit, lui. Pois, soja et autres féveroles pourraient ainsi faire un retour remarqué dans les assolements. Mais encore faut-il une valorisation digne de ce nom pour les bennes qui sortent de la parcelle. C’est tout l’enjeu du plan protéines, surtout si la situation actuelle venait à se reproduire. Il deviendrait alors urgent d’explorer la voie de la sobriété azotée.

Les plus lus

<em class="placeholder">Culture de tournesol soufrant de la sécheresse.</em>
Changement climatique en Nouvelle-Aquitaine : « Une ferme charentaise descend de 8 km vers le sud tous les ans »

En 2050, les températures en Charente seront celles du sud de l’Espagne aujourd’hui, mais le volume de précipitation sera…

<em class="placeholder">Parcelle en jahère.</em>
Jachères de plus de 5 ans : comment les garder en terres arables en 2025 ?

La question de la requalification des jachères de plus de 5 ans en prairies permanentes restait en suspens après les…

<em class="placeholder">Sol nu après une récolte partielle du maïs grain.</em>
Culture secondaire et PAC : des dérogations à leur implantation dans certaines zones

Le contexte météorologique de cet automne 2024 n’ayant permis, l’implantation des cultures secondaires avant le 1er …

<em class="placeholder">Prélèvement d&#039;un échantillon de sol pour une analyse en février 2021 dans un champ de colza en Seine-et-Marne</em>
Phosphore : des analyses de sol incontournables pour mesurer cet élément nutritif

Seule une petite part du phosphore présent dans le sol est assimilable par les cultures. Les analyses de sol apportent des…

<em class="placeholder">commerce des matières premières agricoles / échanges commerciaux de la France avec l&#039;Afrique / exportations / port de Rouen / terminal sucrier de Rouen Robust / chargement ...</em>
Accord Mercosur : quels risques pour les filières sucre et maïs ?

En grandes cultures, les filières sucre et maïs sont concernées par l’accord en cours de négociations entre l’Union européenne…

<em class="placeholder">Romuald Marandet, chef de service à l’Office français de la biodiversité (OFB) dans l’Aisne&quot;La période de septembre à février est idéale pour les travaux sur les ...</em>
Curage des fossés : «La période de septembre à février est idéale, sans formalité administrative la plupart du temps », selon l'OFB de l'Aisne

Chef de service à l’Office français de la biodiversité (OFB) dans l’Aisne, Romuald Marandet précise la réglementation en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures