Désherbage céréales : des levées plus tardives chez les graminées adventices
Les vulpins et ray-grass s'adapteraient-ils aux pratiques agricoles et changement climatique les rendant plus difficiles à détruire ? Explications.
Les vulpins et ray-grass s'adapteraient-ils aux pratiques agricoles et changement climatique les rendant plus difficiles à détruire ? Explications.
Des vulpins qui lèvent de plus en plus tardivement. Des ray-grass qui se retrouvent dans les cultures de printemps et d’été. Ces graminées adventices auraient-elles muté ? Arvalis a mené une étude spécifique sur ce sujet. En temps normal chez le vulpin comme le ray-grass, il y a une prédominance de levées automnales et de possibles levées printanières. Pour le vulpin, les levées automnales se concentrent de septembre à novembre, selon des études menées avant les années 2000.
Arvalis a réalisé un suivi des levées de vulpin sur cinq sites et deux campagnes (2021-2022 et 2022-2023) et a noté la proportion importante de levées très tardives en décembre. « Peut-être que les hivers moins rigoureux favorisent des levées beaucoup plus échelonnées, jugent les spécialistes de l’institut technique. En fonction des dates de semis du blé, les traitements herbicides peuvent être centrés sur la première quinzaine d’octobre et les interventions post-levées précoces réalisées fin octobre à début novembre. En tenant compte des persistances d’action des herbicides de l’ordre de 15 à 25 jours, la période de contrôle par le désherbage chimique ne couvre pas l’ensemble de la période de levée de vulpin. Des plantes peuvent lever en fin d’année et faire leur cycle. » La présence de très gros stocks semenciers, issus par exemple d’échecs successifs de désherbage, contribue également à établir une forte population de graminées avec une proportion non négligeable d’individus levant tardivement.
En revanche, Arvalis balaie d’un revers de la main l’hypothèse d’une mutation ayant amené à des populations à lever au printemps pour le vulpin et le ray-grass. Les graminées trouvées au printemps sont plutôt issues de levées automnales ou hivernales qui auraient réussi à perdurer. L’institut technique continue ses suivis avec de prochains résultats à venir.