Aller au contenu principal

Des pertes de 400 à 500 €/ha en betterave

Pour sortir de la crise, la CGB souhaite renforcer la contractualisation dans la filière.

En 2018, le prix moyen de la betterave hors pulpe sera inférieur aux 22,9 €/t de 2017, selon la CGB.
© J.-C. Gutner/Archives

« Nous traversons une crise majeure, a décrit Éric Lainé, président de la CGB (Confédération des planteurs de betteraves) en conférence de presse le 11 décembre. Nous n’avons jamais eu des prix aussi bas. » En prise directe avec le marché mondial depuis la fin des quotas, le secteur subit de plein fouet la surproduction mondiale et les stocks très élevés. À 83 t/ha de sucre à 16 ° (- 6,7 % par rapport à la moyenne quinquennale, - 14,6 % par rapport à 2017), les rendements 2018 ne compensent rien. « Pour la première fois, la betterave va dégrader le revenu de la ferme, et entraîner une moyenne de 400 à 500 €/ha de perte », a signalé le président du syndicat.

Créer des organisations de producteurs

Pour la CGB, la filière doit améliorer sa résilience. « Nous voulons être les champions du monde de la réactivité au marché », a expliqué Éric Lainé. Cela passe par encore plus de contractualisation, mais sur des bases plus solides qu’aujourd’hui. D’après la CGB, les industriels n’ont pas respecté la règle du jeu établie par Bruxelles. Si les contrats signés avant les semis portent bien sur des quantités de betteraves, ils ne précisent pas tous le prix d’achat et aucun ne dit comment répartir les variations des prix de marché entre producteurs et fabricants. Ces règles sont à discuter dans les commissions de répartition de la valeur qui, pour Pierre Rayé, directeur général du syndicat, fournissent un cadre « suffisant et opérant » lorsque le fabricant veut travailler avec les planteurs… Mais « totalement inopérant » s’il joue le rapport de force. Pour rééquilibrer les rôles dans les groupes privés, « la CGB demande aux pouvoirs publics la création d’organisations de producteurs », a indiqué le responsable. Mais il faudra autre chose dans les coops où là non plus, « la clé de répartition de valeur n’apparaît pas de façon claire », a signalé Éric Lainé. La CGB, qui diffuse désormais une lettre de marché pour informer les producteurs sur les cours, propose entre autres de s’appuyer sur les marchés à terme et de mettre en place un instrument de stabilisation des revenus (ISR) sectoriel. Cependant, comme l’a souligné Éric Lainé : « la CGB porte des solutions mais elle n’y arrivera pas toute seule. C’est dans le cadre de la filière qu’on les trouvera ». Au sein de l’interprofession, le dialogue demeure pour l’instant compliqué.

Les plus lus

%agr
Récolte du maïs grain : des chantiers humides, qui peinent à avancer

Au 14 octobre, seules 13 % des surfaces en maïs grain étaient récoltées contre 67 % à la même date en 2023.…

Gabriel Colombo, chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus"Nous avons obtenu un rendement de 68,9 q/ha avec un bon calibrage (93) de même qu’un taux de ...
Orge de printemps : « un semis à l’automne est une option après tournesol à la place d'une orge d'hiver »
Chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus, Gabriel Colombo a testé l'orge de printemps semée à l'automne, avec un gain…
<em class="placeholder">Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne.</em>
Mauvaises récoltes 2024 : « On rogne sur notre rémunération et sur l’entretien du matériel, faute de trésorerie suffisante »
Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne. Il témoigne de ses difficultés depuis un an liées…
<em class="placeholder">Agriculture. Semis de blé. tracteur et outil de travail du sol à l&#039;avant. agriculteur dans la cabine. implantation des céréales. lit de semences. semoir Lemken. ...</em>
Semis tardif de céréales : cinq points clés pour en tirer le meilleur parti

Avec une météo annoncée sans pluie de façon durable, un semis tardif de blés et d'orges dans de bonnes conditions de ressuyage…

[VIDÉO] Dégâts de grand gibier : une clôture bien installée pour protéger le maïs des sangliers

Agriculteur à Saint Fuscien dans la Somme, Valère Ricard a pu recourir aux services de la fédération des chasseurs de son…

<em class="placeholder">Anthony Loger, agriculteur à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne.</em>
Semis de blé tendre 2024 : « Nous avons besoin de trois semaines sans pluie pour pouvoir entrer dans nos parcelles »

Anthony Loger est agriculteur à Saint-Pierre-de-Maillé dans la Vienne. Aujourd'hui, ses parcelles très argileuses sont trop…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures