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Des modèles économiques qui évoluent en Champagne crayeuse

Lors d’une matinée d’échanges, le 13 septembre près de Troyes, la chambre d’agriculture a présenté une photo des modèles économiques actuels en Champagne crayeuse et ouvert le débat sur les stratégies à adopter pour répondre aux enjeux futurs de création de valeurs.

Didier Petit, responsable service Hommes et Entreprises de la chambre d'agriculture de la Haute-Marne présente les stratégies de création de valeurs.
© S. Thillaye

« Des évolutions structurelles plus que conjoncturelles amènent un repositionnement stratégique des entreprises », a constaté Eric Gauthrin, directeur du Centre économique de gestion (CER) de l’Aube lors de l’assemblée générale du Point accueil installation, à Feuges le 13 septembre. A cette occasion, les chambres d'agriculture de l'Aube et Haute-Marne et le CER ont présenté un diagnostic croisé de l’économie des exploitations agricoles en Champagne crayeuse devant une vingtaine de professionnels. « Le déclencheur, c’est 2016 et les prix qui s’effondrent, explique le directeur. C’est la fin d’un monde, le révélateur d’une stratégie volume-prix qui ne fonctionne plus. Nous n’avions pas connu ces évolutions de marché depuis la seconde guerre mondiale ». Et aujourd’hui au-delà du prix, « les évolutions sociétales et de l’environnement global influencent le marché », a-t-il ajouté. Pourtant le monde agricole, prend déjà en compte ces évolutions, comme à travers les conversions en bio. Mais il devra « s’impliquer plus loin dans la chaîne de valeur, adopter une stratégie d’engagement vers le consommateur final pour valoriser le savoir-faire avec une image locale et/ou de signe de qualité », a assuré le directeur. Les chambres d'agriculture le confirme : « nous entrons dans l’ère de la contractualisation, mais pour demain il faut créer de la valeur et se mettre sur le marché car ce sont les enjeux qui nous attendent, a constaté Didier Petit, responsable service Hommes et Entreprises en Haute-Marne. Parmi les stratégies à adapter pour l’avenir : la diversification, la vente directe et la pluriactivité.

Une Cuma intégrale en exemple

Invités de la réunion, Simon et Sonia Meirhaeghe sont représentatifs de ces nouvelles tendances. Mis en avant par la chambre d’agriculture de l’Aube, ils ont témoigné de leurs parcours. Après une première expérience de 7 ans en élevage de bovin allaitant non concluante en Saône-et-Loire, ils ont rejoint une Cuma intégrale à Feuges. Au côté de 6 autres exploitants, ils cultivent ensemble 895 hectares. Ils ont un assolement en commun et mutualisent les marges à l’hectare. « Cela permet de régler les problèmes liés à l’utilisation des machines, à savoir qui commence à récolter en premier », explique l’exploitante. Installé sur 115 ha partiellement en bio, le couple bénéficie de matériel high tech qu’ils n’auraient pas pu rentabiliser autrement. Depuis 1996, les exploitants de la Cuma évoluent dans leurs pratiques : certains sont passé au semis direct et/ou en agriculture biologique, d’autres ont changé de productions, passant des cultures traditionnelles à des plantes spécialisés. « C’est vraiment ensemble que nous avançons vers d’autres façons de faire, mais chacun reste libre de ce qu’il veut produire », a-t-elle rassuré. Et Didier Petit l’a souligné, « dans le milieu agricole les réponses sont souvent collectives ».

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