Etat des sols
Des chiffres et des cartes pour identifier l´aléa érosion
Etat des sols
La cartographie des sols de France permet de connaître, entre autres, l´aléa érosion en toutes régions. Une façon de sensibiliser les populations aux risques de pertes de sols.
Les coulées de boues affectent de plus en plus les territoires. Ce phénomène qui est l´expression la plus visible de l´érosion des sols a connu une augmentation significative des demandes d´indemnisation (au titre de « catastrophe naturelle ») depuis 1991, sur la période 1985-2000 qui a fait l´objet d´un recensement national de ces phénomènes. C´est ce qui ressort d´un rapport rédigé par des spécialistes de l´Inra, de l´Ifen et de Sigmap(1).
L´augmentation du nombre de coulées n´est pas à mettre directement en relation avec une hausse de sensibilités des sols à l´érosion. La meilleure maîtrise à partir de 1991 de la procédure « catastrophe naturelle » est une explication de la montée de demandes d´indemnisation. La pluviosité de l´année peut expliquer l´importance des coulées de boues selon que des pluies fortes ont lieu à un moment où les terres agricoles sont très exposées à l´érosion (automne, printemps). Entrent en jeu également les pratiques agricoles, l´aménagement de l´espace rural, la pression démographique et le mode d´urbanisation.
L´aléa érosion est fort pour des sols en pente, laissés à nu pendant une longue période, et dans des régions à événements pluvieux violents. ©photo du Lauragais. Inra / J. F. Bruno |
Risques sur les sols battants sur les reliefs
Les régions ne sont pas égales devant le risque d´érosion. L´Inra d´Orléans a caractérisé la probabilité que se produise une érosion des sols en cinq classes sur le territoire français : d´un aléa très faible (classe 1) à un aléa très fort (5). Le type d´occupation des sols, le niveau de battance et d´érodibilité, la pente, l´intensité et la hauteur des précipitations sont autant de paramètres pris en compte pour ce classement. Il apparaît que 18 % de la surface de la France est concerné par un aléa d´érosion moyen à très fort.
Les situations sont contrastées selon les régions. La forte sensibilité à la battance des sols limoneux de régions allant du Nord au grand bassin parisien joue beaucoup sur la proportion élevée de zones en aléa d´érosion fort à très fort. Dans ces mêmes régions, l´importance des grandes cultures qui laisse à nu les sols sur certaines périodes ne fait qu´amplifier l´aléa érosion.
st présente de vastes zones à risque très fort d´érosion. C´est lié à des précipitations très élevées (parfois violentes) en particulier sur des reliefs. Certains sols montrent une grande sensibilité à la formation d´une croûte de battance. D´autres présentent un fort taux d´éléments sableux qui favorise la détachabilité de la terre. Dans la région de Toulouse et le Lauragais, où les précipitations sont plus faibles, on note une proportion élevée de cultures de printemps sur des pentes fortes. Les pluies d´orages ne sont pas rares au moment des semis.
En vallée du Rhône, on note quelques régions comme la Côtière de Dombes et le Nord de la Drôme caractérisées par des reliefs, des sols battants et de fortes proportions de cultures de printemps (30 à 50 % pour le Nord de la Drôme). Ces régions ont été fortement touchées par des coulées de boues. Avec les phénomènes climatiques évoluant vers des épisodes pluvieux de plus en plus violents, l´aléa érosion est à prendre en compte dans chaque région pour se prémunir des pertes de sols, voire des coulées de boues.
©Source Inra Orléans, Kaléidos |
©Source Inra Orléans, Kaléidos |
(1) Rapport « L´érosion hydrique des sols en France » par Yves Le Bissonnais (Inra), Jacques Thorette (Ifen), Cécile Bardet (Sigmap) et Joël Daroussin (Inra). Voir aussi plaquette de 4 pages de l´Ifen sur le même sujet.