La filière fécule de pommes de terre en grande difficulté
La baisse des volumes en pommes de terre féculières met en péril la filière qui en appelle à l’État pour accompagner les producteurs frappés par la sécheresse.
La baisse des volumes en pommes de terre féculières met en péril la filière qui en appelle à l’État pour accompagner les producteurs frappés par la sécheresse.
Depuis 2015, la pomme de terre féculière subit une forte baisse de rendements. Par rapport à la période 2007-2014, les rendements moyens à 17 % de richesse sont passés de 50 à 40 tonnes par hectare, selon les données du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT).
« Depuis cinq ans la pomme de terre féculière fait les frais des sécheresses et des canicules, le rendement de référence de la culture a clairement changé sous l’effet du réchauffement climatique », avance Bertrand Ouillon, délégué du GIPT. Contrairement aux cultures destinées à l’industrie, celles dédiées à la production d’amidon ne sont quasiment pas irriguées pour des raisons de rentabilité. Cette année, les rendements devraient s’établir à 39 tonnes/hectare.
Si la légère augmentation des surfaces a, dans un premier temps, permis de maintenir les volumes transformés, la tendance est désormais à la baisse depuis 2020. Le recul est très marqué cette année avec des surfaces qui sont passées de 23 000 hectares en 2021 à 20 300 hectares en 2022. En 2023, le GIPT prévoit une nouvelle diminution à 18 000 hectares.
La baisse de rendement conjuguée aux difficultés commerciales sur le marché de l’amidon post-covid et à l’explosion des coûts de l’énergie met la filière en grande difficulté. Deux usines produisent de l’amidon à base de pommes de terre en France : la coopérative de Vecquemont, dans la Somme, fournit le groupe Roquette, et l’usine Tereos d’Haussimont dans la Marne. « Nous sommes inquiets pour les années à venir », ne cache pas Marie-Laure Empinet, présidente de la Chambre syndicale de la fécule. Elle assure néanmoins que les deux industriels sont « prêts à relever le défi », ce dont témoigne la hausse de 25 euros du prix payé aux producteurs pour atteindre 100 euros la tonne.
Accompagner les producteurs
« Avec la flambée du coût des intrants, pas sûr que cette réévaluation à la hausse de la rémunération suffise, tempère Bertrand Ouillon. Elle va juste permettre de limiter les désengagements des producteurs l’année prochaine. » Dans ce contexte, Marie-Laure Empinet en appelle à l’État pour accompagner les producteurs avec une aide exceptionnelle.