Adventice : le bleuet, jolie fleur mais plante indésirable dans le colza et les céréales
Avec ses fleurs d’un joli bleu violacé, le bleuet se remarque dans les champs de colza notamment, avant leur récolte. En forte densité, son impact est préjudiciable aux rendements.
Avec ses fleurs d’un joli bleu violacé, le bleuet se remarque dans les champs de colza notamment, avant leur récolte. En forte densité, son impact est préjudiciable aux rendements.
Comment reconnaître le bleuet au stade plantule ?
Le bleuet est une plante annuelle germant à l’automne. Ses plantules se reconnaissent à leurs cotylédons bien visibles (jusqu’à 2 cm de long), charnus et elliptiques (ovales), avec un court pétiole. Les plantules présentent un port en rosette, une teinte vert clair et des feuilles alternes. Les premières feuilles sont de forme entière, lancéolée, avec le bord ondulant. Les feuilles naissent dressées, présentant une pilosité blanchâtre en toile d’araignée très caractéristique. Des dents noires sont visibles au bord des limbes, confirmant l’identification de l’espèce.
Au fur et à mesure de leur développement, les feuilles prennent une forme dentée. Adulte, la plante conserve sa couleur vert blanchâtre, avec sa pilosité cotonneuse. Elle peut approcher un mètre de haut, avec une tige dressée, anguleuse et fréquemment ramifiée. Les fleurs bleues sont visibles à partir du mois de mai. Le bleuet (Centaurea cyanus) appartient à la famille botanique des composées (astéracées).
Des moyens de lutte efficaces
Agronomie : L’introduction de cultures de printemps dans la rotation culturale et l’augmentation de l’intervalle de temps entre deux colzas dans la parcelle limitent bien l’installation du bleuet. De même, le labour est efficace en enfouissant en profondeur les graines. Celles-ci perdent leur viabilité assez rapidement lorsqu’elles sont enfouies. Les déchaumages et faux semis présentent un intérêt avant une céréale quand ils sont réalisés en septembre-octobre.
Mécanique : Les interventions avec des outils de désherbage mécanique sont performantes à condition de les réaliser à un stade jeune de l’adventice, jusqu’au stade 2 feuilles.
Chimie : Sur colza, la maîtrise des levées de bleuet est délicate en traitement herbicide de prélevée. L’herbicide Colzor Trio à 4 l/ha constitue la moins mauvaise solution à ce stade, l’efficacité n’étant pas suffisamment satisfaisante. Le bleuet se contrôle surtout en post-levée, avec trois solutions conseillées par Terres Inovia : Mozzar à 0,25 l/ha début octobre à décembre, Ielo à 1,5 l/ha début novembre ou, en rattrapage au printemps, Lontrel SG à 174 g/ha + huile.
Sur céréales, les herbicides à base d’urée (chlortoluron) apportent un bon niveau d’efficacité à l’automne. En sortie d’hiver, les produits à base de clopyralid ou de dichlorprop-p sont satisfaisants. L’efficacité des sulfonylurées est insuffisante en revanche.
Sur les cultures de printemps tel que le maïs, le bleuet est rarement un problème. Des produits à base de bromoxynil, de clopyralid ou de mésotrione apportent satisfaction. En interculture, le glyphosate assure une bonne efficacité sur des adventices à des stades jeunes.
Cinq points clés sur le bleuet
Les germinations du bleuet s’étalent d’octobre au début du printemps, avec un pic en octobre et novembre et une profondeur optimale de levée en surface, entre 1 et 3 cm.
Une plante peut produire plus d’un millier de graines. Leur viabilité est relativement courte (quelques années), avec une persistance faible du stock semencier. Le taux annuel de décroissance (TAD) est de l’ordre de 70 %.
Le bleuet se montre de plus en plus fréquent dans les parcelles des régions du Centre-Val de Loire, de la Lorraine et de la Bourgogne-Franche-Comté selon Terres Inovia, notamment dans les rotations culturales où le colza revient souvent.
Sa nuisibilité est moyenne à faible sur le rendement quand les infestations restent contenues.
Avec une prédilection pour les sols acides et siliceux, le bleuet colonise préférentiellement les colzas, céréales et protéagineux d’hiver.
La fleur du bleuet, avec sa couleur bleu violacé, a été l’emblème de l’armistice de la Première Guerre mondiale.