Pommes-poires
Une bonne campagne française en perspective malgré le gel
Si les volumes de pommes sont en recul à cause des gelées d’avril, la France s’en tire mieux que ses voisins européens. La qualité gustative est au rendez-vous.
Si les volumes de pommes sont en recul à cause des gelées d’avril, la France s’en tire mieux que ses voisins européens. La qualité gustative est au rendez-vous.

L’association nationale pommes-poires a tenu, le 31 août, sa réunion annuelle pour le lancement officiel de la campagne, en présence des représentants des différents métiers de la filière (producteurs, grossistes, RHD, distributeurs…).
La récolte de pommes française a, cette année, une à deux semaines d’avance. Les volumes attendus (1,396 Mt) sont en recul de 8 % par rapport à l’année dernière. Une baisse due aux gels de fin avril. Au niveau européen, la vague de gel a fait chuter la récolte de pommes de 21 % (à 9,343 Mt), la plus faible récolte de ces dix dernières années ! À noter que certains pays concurrents à la France (Pologne et Italie notamment) mais aussi les pays où l’on exporte (Grande-Bretagne, Allemagne, Benelux…) sont fortement touchés.
« Les pommes seront savoureuses », certifie Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP. Le taux de sucre des pommes françaises sera élevé, voire très élevé.
En poires, la récolte française est, elle aussi, estimée à la baisse : - 6 % (à 130 000 t). Elle devrait néanmoins être stable au niveau européen (- 1 %, à 2,148 Mt attendues), la production des pays du sud compensant celle du nord de l’Europe.
Une consommation en question
Autre sujet abordé, la baisse, depuis plusieurs années, de la consommation. Les diffamations en matière de pesticides que subit la pomme actuellement n’y sont sûrement pas étrangères mais il y a sûrement d’autres causes. « Nous devons valider les chiffres et étudier, avec les distributeurs, les raisons. On n’a pas d’analyse et pas d’a priori », a lancé Josselin Saint-Raymond, le directeur de l’ANPP. Dans la salle, une première réponse, celle d’Olivier Potel, coordinateur national des bureaux d’achats f&l d’Intermarché, si la banane et les agrumes sont actuellement les principaux fruits “concurrents” de la pomme, « il y a beaucoup de produits dont le marché s’est développé ces dernières années, je pense au kaki, à la mangue… ».
Marc Rauffet, président d’Inatis, a rappelé pour sa part que, depuis quelques années, la filière pommes-poires a travaillé sur la qualité et moins sur les volumes. « Il faudrait regarder les chiffres sur les prix ».
Laurent Grandin, directeur de Pomona, a rappelé aussi que si les achats de pommes en magasin diminuaient, d’autres modèles de consommation, en restauration hors domicile par exemple se développaient.
Une des solutions : la communication. Les professionnels présents dans la salle ont été informés de la nouvelle communication sur les vergers écoresponsables qui s’adressera désormais plus au grand public avec notamment, pour la première fois, deux campagnes de parrainage d’émissions de télé, une en novembre (Télé Matin ; l’autre en janvier L’amour est dans le pré). Largement connus des professionnels et malgré un nom évocateur et l’ouverture pédagogique de ces vergers, les notions contenues dans le terme écoresponsable sont encore méconnus du grand public. Lire aussi Vergers écoresponsables : un pas de plus vers le consommateur