Prognosfruit 2012
Un “record négatif” pour la campagne française de pommes
Les déficits les plus marqués concernent Golden, Braeburn, Rouges, Reinette grise du Canada, Jonagold et Boskoop. La campagne démarrera quinze jours plus tard que l’an dernier.
Avec 1,151 Mt, soit 30 % de moins que l’an dernier, c’est un “record négatif” qui va prévaloir au déroulement de la campagne pommes 2012-2013 en France. Ce chiffre indique une baisse de la production de 600 000 t par rapport à la campagne antérieure, liée essentiellement à des conditions climatiques peu favorables durant la floraison et le début de formation des fruits. Les déficits les plus marqués concernent Golden, Breaburn, Rouges, Reinette grise du Canada, Jonagold, Boskoop. En revanche, les variétés Gala, Pink Lady, Elstar, Tentation semblent préservées. La campagne démarrera quinze jours plus tard que l’an dernier. L’Europe n’a pas échappé au même phénomène et la récolte de l’UE à 27 s’élève à 9,739 Mt, soit 9 % de moins que l’an dernier et en dessous de la moyenne sur dix ans. Si la plupart des pays et toutes les variétés ont été affectés par les aléas climatiques, il semble que la Pologne, la Hongrie, la Slovénie et la Tchéquie y aient échappés. Le potentiel des trois premiers pays cités commence à inquiéter les spécialistes. Il s’avère que la Pologne continue d’augmenter son potentiel qui pourrait rapidement atteindre les 3 Mt, grâce à de nouvelles plantations extensives boostées par les subventions (75 % des investissements). Ce trio vise surtout les pays de l’Est de l’Europe géographique, notamment la Russie et pourrait rapidement barrer la voie des exportations aux pays de l’Europe de l’Ouest. Hors des frontières de l’UE, la Suisse annonce un potentiel de 146 000 t (- 6 % vs 2011). Outre-Atlantique, le potentiel des Etats-Unis recule de 15 %, le Canada de 33 %. Enfin, la Chine devrait être à un niveau similaire à l’an dernier, autour de 33 Mt. A priori, la situation est intéressante, mais les feux clignotants ont été allumés au rouge, autant par Philippe Binard, secrétaire général de Wapa, que Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP, ou encore Helwig Schartau, analyste des marchés AMI. Pour tous, il faut se méfier d’un enthousiasme inconsidéré. « C’est un bouleversement et des perturbations de l’offre et de la demande auxquels nous allons assister, explique Daniel Sauvaitre. Il faut se garder de comportements hiératiques et spéculatifs qui pourraient compromettre la campagne. » En quelques mots, les campagnes déficitaires sont souvent difficiles à gérer.
cf. les tableaux