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Serres : un investissement lumineux à bien raisonner

L’éclairage ou l’installation de filtres lumineux offrent des perspectives intéressantes. Si les connaissances et les équipements progressent, les investissements doivent être bien réfléchis.

La rentabilité de l’éclairage est un compromis entre le coût de l’investissement, le coût de fonctionnement et la recette supplémentaire possible. © V. Bargain
La rentabilité de l’éclairage est un compromis entre le coût de l’investissement, le coût de fonctionnement et la recette supplémentaire possible.
© V. Bargain

Environ 80 personnes ont participé en vidéoconférence à la 2e édition des Rencontres Lumière & Végétal, organisée par le Cluster Lumière, qui réunit la recherche et les principales entreprises du secteur de l’éclairage, Vegepolys Valley, RED Horticulture et le CTIFL. Depuis l’apparition des Leds il y a dix ans, les connaissances et les techniques ont beaucoup évolué. Plusieurs stations expérimentales testent aujourd’hui différents équipements, spectres lumineux, durées d’éclairage… Les essais montrent qu’en agissant sur la lumière, on peut accélérer la production de biomasse et agir sur la germination, l’enracinement, la ramification, la floraison, la surface foliaire… Les essais menés au CTIFL de Carquefou depuis 2018 sur concombre montrent ainsi l’intérêt de l’éclairage Led sur la précocité, le rendement, le calibre, avec un retour sur investissement possible en quatre ans avec la cogénération. Des producteurs de tomate, concombre, fraise, salade, plants maraîchers ou végétaux d’ornement se sont aussi équipés et en sont satisfaits. « Nous pensions que nous avions tout optimisé au niveau de nos cultures, témoigne Jérôme Crenn, de Thomas Plants, producteur de plants maraîchers en Bretagne. Mais nos essais d’éclairage Led à longueur d’onde variable ont montré que l’on pouvait ainsi accélérer fortement la croissance des plants. C’est un nouveau levier qui ouvre de nouvelles perspectives. » Les résultats varient toutefois selon le spectre utilisé, l’intensité, les durées d’éclairage et leur adaptation à l’espèce, la variété, la région, la saisonnalité, la source d’énergie… « Les éclairages Leds sont des outils très adaptables, souligne Alain Ferré, d’Astredhor. Ils permettent parfois d’aller plus loin que les lampes HPS en termes d’efficacité ou de consommation, mais pas toujours. De plus, les plantes ne réagissent pas toujours comme décrit dans la bibliographie. Avant toute installation, il faut faire des essais à petite échelle, pour valider les spectres à utiliser et la compétitivité des Leds par rapport aux HPS. » L’efficience de la lumière et de l’énergie utilisée doit être calculée précisément. « La source lumineuse est un des enjeux techniques et économiques principaux », estime Vincent Truffault, responsable R & D chez Futura Gaïa.

Continuer l’expérimentation

Beaucoup reste aussi à comprendre sur la lumière et son utilisation. « Les essais montrent que le chauffage supplémentaire apporté avec un éclairage Led n’a pas le même effet que la chaleur des lampes HPS, que la consommation d’eau est doublée quand on éclaire… », illustre Patrice Borali, de la société Squiban. « Des films qui filtrent la lumière augmentent parfois la production de 50 %, indique Séverine Lemarié, de la société Cascade. Mais parfois, deux produits très contrastés ont les tous deux un effet sur la production. On découvre aussi que cela peut améliorer la résistance des plantes, leur tolérance au stress hydrique… » Des perspectives nouvelles s’ouvrent aussi avec les longueurs d’onde bleues, qui impactent la qualité des fruits, et surtout avec le rouge lointain, des essais de l’IRHS sur tomate montrant qu’il peut permettre d’augmenter le rendement de 50 %, avec une grande importance de la variété sur la réaction. Le pilotage de l’éclairage selon l’environnement climatique (système Solstice de RED Horticulture…), de nouveaux designs d’éclairage (vertical, centré…) présentent aussi un fort potentiel d’amélioration et de réduction des coûts.

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