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Tomate d’industrie : comment l’italien Mutti s’adapte face aux aléas climatiques récurrents ?

La saison des récoltes vient de commencer pour Mutti, spécialiste des tomates en conserve et leader sur son marché en Italie et en Europe, « dans un contexte climatique changeant ».  

L'italien Mutti annonce un début de récolte des tomates d'industrie dans un contexte climatique compliqué qui joue sur la qualité et la quantité.
© Mutti

L’italien Mutti, grand spécialiste de la tomate en conserve, a annoncé le 6 août le début de ses récoltes, dans « un contexte climatique changeant ».

Lire aussi : Tomate transformée : l’italien Mutti va continuer de s’accroître en France

 

Quantité et qualité des tomates affectées dans la région de Parme

La région occidentale de Parme, le bassin de production des tomates Mutti, a connu de fortes précipitations en avril et mai, entraînant des excès d'eau généralisés, et des épisodes de grêle sporadiques mais intenses. « La quantité et la qualité des matières premières ont été affectées », avertit Mutti

Face à ces conditions changeantes, pour la première fois, dans le nord de l'Italie aucun accord n'a été conclu entre les organisations de producteurs et les industries. « Une entreprise ancrée dans le territoire national comme Mutti parvient à faire face aux fluctuations locales. Ce qui manque dans une région peut être compensé par l'apport d'un autre territoire, donc le prix des matières premières ne devrait pas augmenter par rapport à 2023 », précise Massimo Perboni, directeur des services agricoles de Mutti.

Plus au sud, dans la région des Pouilles (où sont produites les tomates Oblong de Mutti et qui fournit à elle seule plus de 90 % des matières premières du sud de l'Italie), c’est l’inverse, avec une incertitude de l'approvisionnement en eau.

 

Des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents

Les années se suivent et se ressemblent ces derniers temps, avec une succession d’aléas climatiques de plus en plus fréquents en raison du changement climatique.

Selon le groupe italien, les nombreuses pluies qui se sont abattues sur le nord de l'Italie ce printemps sont représentatives de 5 % de ces événements extrêmes depuis 1961 (année où ces phénomènes ont commencé à être mesurés). « Seuls 5 événements sur 100 sont aussi extrêmes », souligne Mutti. Parallèlement, la période de sécheresse qui s'est produite dans le nord de l'Italie en 2022 représente également 5 %. 

Lire aussi : Tomate d’industrie : que pense l’italien Mutti de la relance d’une filière française ? 

 

Mutti lance Bioristor, outil pour optimiser l'utilisation de l'eau 

Pour atténuer les difficultés liées au climat, des solutions innovantes sont tentées. En Sicile, par exemple, pour faire face à la sécheresse, certains producteurs ont essayé de modifier le processus de plantation en semant directement dans les champs (c'était d’ailleurs le cas autrefois) au lieu de faire  les semis en serres

Autres solutions envisageables : adopter la rotation des cultures pour des sols plus riches et plus robustes ; et rendre les processus plus flexibles afin d'adapter les méthodes d'irrigation et les stratégies de défense aux événements climatiques.

Outil Bioristor : « l’'utilisation d'un protocole d'irrigation basé sur l'IA développé par l'IMEM a permis d'économiser 45 % d'eau »

Enfin, pour optimiser sa consommation d’eau douce, Mutti s’est associé avec l'IMEN-CNR (Institut des matériaux pour l'électronique et le magnétisme) pour lancer Bioristor, un outil qui surveille la santé des plants de tomates en temps réel en analysant leurs processus physiologiques fondamentaux. 

« Un essai mené à Parme a démontré l'efficacité de Bioristor dans l'amélioration de l'utilisation de l'eau dans des conditions de sécheresse extrême, revendique Mutti. L'utilisation d'un protocole d'irrigation basé sur l'IA [intelligence artificielle] développé par l'IMEM a permis d'économiser 45 % d'eau par rapport aux méthodes conventionnelles.

Lire aussi : L’intelligence artificielle peut-elle révolutionner la filière fruits et légumes ?

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