Six bioagresseurs qui montent
Afin d’échanger sur les problématiques montantes en cultures légumières dans le sud de la Nouvelle-Aquitaine, des conseillers en maraîchage et producteurs du Lot-et-Garonne et l’équipe pathologie de l’Inra de Villeneuve d’Ornon se sont retrouvés début octobre sur des exploitations du groupe Dephy ferme légumes sous abri.
Afin d’échanger sur les problématiques montantes en cultures légumières dans le sud de la Nouvelle-Aquitaine, des conseillers en maraîchage et producteurs du Lot-et-Garonne et l’équipe pathologie de l’Inra de Villeneuve d’Ornon se sont retrouvés début octobre sur des exploitations du groupe Dephy ferme légumes sous abri.
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Les punaises phytophages
Il y a eu en 2018 une forte pression des punaises qui ont provoqué des dégâts significatifs et des pertes de rendement en tomate, aubergine, concombre et poivron. Tous les systèmes de culture sont concernés. Il s’agit principalement de Nesidiocoris (tomate en sol et hors-sol), Nezara (tomate, aubergine, poivron, concombre), Lygus (aubergine) et Macrolophus (tomate, concombre, courgette).
La cladosporiose
Causée par le champignon Passalora fulva, la cladosporiose est une problématique qui s’accentue depuis trois à quatre ans sur tomate et qui s’est généralisée en sol comme en hors-sol. « La maladie est présente sur 100 % des exploitations en sol et 50 % des parcelles en hors-sol », précise l’édition Sud Nouvelle-Aquitaine du BSV maraîchage d’octobre 2018. Les variétés anciennes sont particulièrement touchées, et même certaines variétés tolérantes le sont. « Dès que la cladosporiose est installée sur une exploitation, elle devient plus présente chaque année », note Cécile Delamarre, Chambre d’agriculture 47. Au vu de la faible efficacité des méthodes de lutte cette année, l’hypothèse de l’installation de nouvelles races de P. fulva est envisagée.
Les virus
Selon l’impression générale des conseillers en maraîchage, de plus en plus d’exploitations sont touchées par la problématique virus. Les conseillers notent la présence de TSWV, transmis par le thrips, signalé sur poivron, tomate pleine terre, ainsi que le virus de la mosaïque du pepino (PepMV) sur tomate hors sol ou EMDV sur aubergine. Un virus auparavant jamais observé en France a été détecté dans le Lot-et-Garonne sur aubergine et déterminé par l’Anses. Il s’agit du virus Physostegia chlorotic mottle virus (PhCMoV), de type rhabdovirus. Il est transmis par les pucerons, sauterelles, cigales et dans de rares cas, par la semence. Il peut infecter l’aubergine, la tomate et le tabac. Ses symptômes ressemblent beaucoup à ceux d’EMDV. Il est indispensable de réaliser des analyses avant d’attribuer un nom de virus à des symptômes.
Le nématode à galle Meloidogyne spp.
La problématique Meloidogyne est en augmentation, même sur des cultures peu sensibles et en bio. Les dégâts sont plus importants qu’en 2017 sur les parcelles depuis longtemps en maraîchage. L’été 2018 très chaud a favorisé les montées de populations.
L’agrobatérium Rhizobium agrobacter
Cette bactérie, auparavant connue sous le nom d’Agrobacterium tumefasciens, représente un gros problème sur aubergine en hors-sol, signalé en 2018 par l’édition Sud Nouvelle-Aquitaine du BSV maraîchage à partir du mois d’août. Selon le BSV d’octobre, « en hors-sol 85 % des parcelles sont concernées sur 30 % des exploitations », et « jusqu’à 70 % des sacs sont touchés sur une exploitation », même des sacs neufs.
Athelia rolfsii
Anciennement appelé Sclerotium rolfsii, ce champignon très fréquent dans les départements et régions d’outre-mer devient de plus en plus présent dans le Sud-ouest sur piment et poivron. Les plants infectés présentent un mycélium blanc sur la partie souterraine de la tige, qui par la suite remonte au niveau du collet et peut recouvrir le système racinaire.