[Sival 2022] Le konjac, nouvelle filière agricole française émergente
Une filière française de konjac est en cours de création dans le Maine-et-Loire. Ce tubercule recherché pour ses qualités diététiques est principalement produit en Chine et au Japon.
Une filière française de konjac est en cours de création dans le Maine-et-Loire. Ce tubercule recherché pour ses qualités diététiques est principalement produit en Chine et au Japon.
Le konjac est une plante cultivée principalement en Asie pour ses rhizomes, dont est obtenue de la farine utilisée pour créer une pâte alimentaire. En phase avec la tendance du « manger sain », il a aussi des débouchés dans le secteur médical et le secteur cosmétique (sous forme d'éponge). Diplômée en biologie végétale à l’Université du Mans et originaire du Vietnam, Nhung Nguyen-Deroche s’est lancée dans la création d’une filière intégrée 100 % française, qu'elle a présentée lors du Sival 2022.
La Chine est le principal producteur mondial de konjac avec environ 20 000 t, soit 60 % des volumes mondiaux, tandis que le Japon en produit 8000 à 10 000 t. La consommation européenne dépend entièrement des importations en provenance d'Asie, qui sont de l'ordre de 2000 à 4000 tonnes. « La demande mondiale est deux fois supérieure à l’offre et les prix sont en forte augmentation », assure Nhung Nguyen-Deroche. Il y a des problèmes de rupture de stocks liées aux importations et une spéculation importante sur le prix ».
Dans l'objectif de lancer la toute première filière de konjac française et européenne, France Konjac, Nhung Nguyen-Deroche a créé l'entreprise Plant Innovation R&D à Angers après plusieurs années de recherche. Une première ferme expérimentale de 10 ha a été établie à Saint Léger de Linières, dans le Maine-et-Loire. A partir de l'implantation de la culture, il faut attendre trois ans avant la première récolte de konjac.
La première année, les tubercules de 10 à 20 g sont plantés au printemps puis récoltés en novembre pour éviter le froid. Ils sont de nouveaux plantés et récoltés les deux années suivantes avant la récolte définitive, pour obtenir des tubercules de 500 g et un rendement de 12 à 15 t/ha. Un processus de transformation des tubercules en farine a été développé par Plant Innovation R&D. L'entreprise cherchera à travailler avec des agriculteurs du Maine-et-Loire au fur et à mesure de l'avancée du projet.