Salon de l’Agriculture : la noisette française Koki a un message à faire passer au président Macron
La coopérative Unicoque et l’association de la noisette française ANPN ont écrit en semaine 8 un courrier au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Agriculture. Objectif : demander la réintroduction de l’insecticide acétamipride et dénoncer la distorsion de concurrence que subit la noisette française. Un discours également tenu sur le salon de l’Agriculture où Koki exposait sur le stand collectif du Lot-et-Garonne.
La coopérative Unicoque et l’association de la noisette française ANPN ont écrit en semaine 8 un courrier au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Agriculture. Objectif : demander la réintroduction de l’insecticide acétamipride et dénoncer la distorsion de concurrence que subit la noisette française. Un discours également tenu sur le salon de l’Agriculture où Koki exposait sur le stand collectif du Lot-et-Garonne.
« Bonjour ! Vous voulez goûter nos noisettes ? Elles viennent bien de chez nous ! Des noisettes françaises ! » C’est par ce discours que Koki -la marque de la coopérative de noisettes et autres fruits à coque Unicoque- attirait le public à venir déguster et acheter ses noisettes. Un discours sur la provenance et sur le modèle coopératif. « On sent surtout cette année que le grand public est réceptif, avec le mouvement de colère des agriculteurs », explique Noémie Lataud.
Et pour les plus attentifs, le discours porte plus loin, sur la concurrence déloyale que subit la noisette française et qui met la filière en danger. « La très large majorité des noisettes consommées en France provient de pays étrangers qui ne sont pas soumis aux mêmes exigences sanitaires et environnementales que nous, producteurs français. »
Unicoque tient ce discours depuis longtemps. « En 2018 nous avons perdu l’acétamipride, un moyen de lutte contre la punaise diabolique et contre le balanin des noisettes [un charançon], qui peuvent causer jusqu’à 80 % de dégâts sur nos récoltes », explique Noémie Lataud.
La filière noisette française alerte le président Macron et Gabriel Attal
En semaine 8, Unicoque et l’Association nationale des producteurs de noisettes ANPN ont d’ailleurs écrit un courrier au président Macron, au Premier ministre Gabriel Attal et au ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.
« Les agriculteurs français ne disposent actuellement que d'une seule substance active, depuis 2020, pour lutter contre ces 2 ravageurs majeurs responsables de 30% à 80% de destructions quantitatives et qualitatives, la lambda-cyalothrine, avec une très mauvaise efficacité, de l'ordre de 60 % », y écrivent les deux organisations. Ils y citent également les molécules auxquelles ont droit, eux, la Turquie et les Etats-Unis, les premiers fournisseurs de noisettes en France : « pour la Turquie on citera : l'indoxacarb interdit depuis 2021 en Europe, la Beta-cyfluthrine interdite en 2020, l'alpha-cypermethrine interdite en 2021, la zeta-cypermethrine interdite en 2021 (…) les Etats-Unis disposent de 38 substances actives insecticides (dont) 14 substances interdites en Europe depuis plus de 10 ans, 8 sont des perturbateurs endocriniens majeurs, 3 sont considérées comme hautement cancérigènes. » Troisième pays fournisseur : l’Italie, qui a elle le droit d’utiliser l'acétamipride. |
Unicoque et l’ANPN demandent aux ministres et au président de la République « aujourd’hui de prendre d’urgence une position favorable à la ré-introduction de l'acétamipride en autorisation pour les usages insecticides fruits à coque ».
« Pas assez de noisettes françaises »
Aujourd’hui, sur les 25 000 tonnes de noisettes consommées en France, les 4/5e sont importées. « Et la noisette française n’est pas forcément moins cher que la Turquie en prix détail. Ça dépend de la segmentation. Nous, Koki, avons un positionnement premium, comme certaines noisettes turques ou italiennes le sont. Finalement, si les consommateurs achètent une autre origine, ce n’est pas une question de prix, c’est une question d’offre : il n’y a pas assez de noisettes françaises », regrette Noémie Lataud.
40 ans de noisettes françaises
Si le Salon de l’Agriculture fêtait cette édition ses 60 ans, Koki fête lui ses 40 ans. « On s’inscrit dans la durée ! », affirme Noémie Lataud. Être présent au Sia permet de venir à la rencontre du grand public et de « sentir les tendances ». Important quand on sait que l’on va planter un noisetier qui mettra 7 ans à arriver à maturité et qui durera 30 ans.
Cette année encore Koki exposait sur le salon de l’Agriculture sur le stand collectif du Lot-et-Garonne (fraise Label Rouge, kiwi Red Passion….). « Une très bonne formule, intéressante financièrement pour les entreprises, et pour vanter la richesse de nos terroirs, avec un super chef qui marie nos produits. »