Initiative
Maraîchers et restaurateurs créent une coopérative à Nantes
En région nantaise, les salariés d’un restaurant et des maraîchers ont créé une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) pour produire des légumes et mieux partager la valeur créée par chaque maillon.
En région nantaise, les salariés d’un restaurant et des maraîchers ont créé une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) pour produire des légumes et mieux partager la valeur créée par chaque maillon.
À l’origine, Maxime Lefebvre, chef cuisinier et gérant du restaurant Le Bar’Île, sur l’île de Nantes, voulait développer ses approvisionnements en légumes bio. « Une ferme maraîchère bio était à vendre au sud de Nantes, explique-t-il. Nous avons eu l’idée de la reprendre en créant une coopérative, Commun’Île, qui associe les salariés du restaurant, des clients et des maraîchers salariés, pour que la valeur produite sur l’exploitation soit mieux partagée ».
Elia Chabrand et Christophe Godineau, tout juste diplômés d’un BPREA, ont été intéressés. « La valorisation des produits est un réel problème, estime Christophe Godineau. Le fait d’avoir un revenu assuré et un réseau de distribution à Nantes va permettre de nous focaliser sur la production et pallier l’isolement et le manque de temps que rencontrent souvent les maraîchers en circuit court. »
La ferme compte aujourd’hui 5 000 m² de plein champ et 1 000 m² de tunnels et se focalisera dans un premier temps sur les légumes primeurs et d’été, avec un peu de légumes de conservation. Les surfaces de tunnels puis de plein champs seront développées pour assurer la rentabilité de l’exploitation. Des poules seront aussi installées pour fournir des œufs. 20 % des légumes sont destinés au Bar’Île et à deux autres restaurants de Nantes qui devraient intégrer la coopérative en 2021. 80 % seront vendus en direct deux fois par semaine sur les sites des restaurants.
« Un modèle d'exploitation viable sans subvention »
Tous les associés salariés sont payés au Smic, les bénéfices des restaurants et de la ferme devant être réinvestis dans des projets. « Nous pourrons installer d’autres maraîchers ou des producteurs d’autres filières, indiquent les associés. Il y a une forte demande en produits bio. » La coopérative ne cotisant pas à la MSA mais à l’Ursaff, l’essentiel du chiffre d’affaires étant réalisé par les restaurants, les maraîchers n’ont par contre pas bénéficié des aides Jeunes Agriculteurs ou des aides de la métropole nantaise aux circuits courts. « Nous pouvons peut-être trouver un modèle qui fasse qu’une exploitation soit viable sans subvention », estime Christophe Godineau.