Aller au contenu principal

Le syndicat Légumes de France veut répondre aux attentes en légumes français

Les producteurs de Légumes de France ont affirmé leur volonté de produire plus pour répondre aux attentes en produits français lors de leur congrès à Nantes.

« La crise sanitaire a montré que la souveraineté alimentaire d’un pays est un enjeu fort », a souligné Cyril Pogu, vice-président de Légumes de France. 50 % des légumes consommés en France étant importés, les maraîchers veulent donc augmenter la production. Des distorsions de concurrence persistent, liées notamment à la protection des cultures et surtout au coût du travail. « L’écart du salaire brut horaire est de 29 % avec l’Allemagne, 60 % avec l’Italie, 23 % avec l’Espagne et 150 % avec la Pologne, a rappelé Céline Camgrand Vila, responsable emploi à Légumes de France. Pérenniser et étendre aux permanents le dispositif To-De est donc essentiel.

Les difficultés administratives, notamment pour s’agrandir, et le recrutement de la main-d’œuvre posent aussi problème. « Pour passer de 50 % de légumes français à 70 %, il faudrait 53 000 personnes de plus, indique Céline Camgrand Vila. Nous devons professionnaliser le recrutement et utiliser tous les canaux, dont les réseaux sociaux. » Autre sujet très préoccupant : le coût de l’énergie. « Le renchérissement de l’énergie et des autres intrants entraîne une hausse du coût de production de 20 à 30 %, impossible à répercuter sur les prix de vente en l’absence notamment de contractualisation », note Christophe Rousse, secrétaire général de Légumes de France.

Enfin, l’entrée en application de la loi Agec au 1er janvier 2022 reste une préoccupation majeure. Julien Denormandie a annoncé lors du congrès que les élastiques seraient tolérés pour le bottelage des radis, carottes fanes et herbes aromatiques. Et Interfel a annoncé qu’elle portera deux recours au Conseil d’Etat, un sur l’article 77 pour entrave aux échanges et un sur l’article 80 pour distorsion de concurrence. « Il faut plus de temps et plus d’aides », insiste Christophe Rousse. Autre difficulté : le marché du bio. « Il faut augmenter la consommation, car l’offre est actuellement supérieure à la demande, a souligné Bruno Vila, secrétaire général de Légumes de France. Légumes de France lance aussi un recours pour distorsion de concurrence pour dénoncer l’interdiction du chauffage en bio. »

Avoir une diversité de productions

Malgré tout, les producteurs veulent capitaliser sur la confiance retrouvée dans les produits français et répondre à toutes les demandes. « Il y a de nouvelles attentes pour du bio, du local, du naturel, constate Eric Birlouez, sociologue. La notion de local varie, entre produit français, régional, ultra-local, mais les consommateurs veulent que les légumes soient bons pour l’environnement, la santé, la vie du territoire. Il faut prendre en compte les 30 à 35 % de Français engagés dans la transition alimentaire et qui sont surtout les jeunes. » Avoir une diversité de productions est donc essentiel pour répondre à la diversité des attentes.

« L’augmentation des coûts de production nous oblige à aller vers le haut de gamme pour récupérer de la valeur ajoutée, note Laurent Bergé, président de l’AOPn Tomates-Concombres. Mais nous devons aussi produire du cœur de gamme, voire du premier prix. Si nous nous limitons au haut de gamme, nous laissons la place à l’import, qui ensuite développe aussi des produits de niche. » « La plus grosse part de marché à prendre sur l’import est celle de la qualité au juste prix, estime Bruno Vila. La barquette de tomate cerise à 0,99 € mise en place avec les enseignes nous a permis de récupérer 5 000 t de tomate. »

Les plus lus

Tomates cerise allongées du Maroc vendues en France
Fruits et légumes du Sahara occidental ne pourront pas être estampillés “Maroc”

Le Conseil d’Etat vient de prendre décision de justice : les melons et les tomates cerise du Sahara occidental ne peuvent…

Caisse de melons de Cavaillon avec un logo IGP apposé sur l'image
Le melon de Cavaillon enfin IGP : qu’est-ce que cela va changer pour les producteurs et le commerce ?

Le melon de Cavaillon bénéficie désormais d’un indication géographique protégée (IGP). La Commission européenne a rendu…

drapeaux de la France et des Etats-Unis avec des fruits et légumes
La France exporte-t-elle des fruits et légumes vers les Etats-Unis ?

L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche promet des bouleversements dans le commerce mondial. La France exporte aux Etats…

Avec la cerise, C’est Qui Le Patron ?! attaque fort 2025

En 2025, C’est Qui Le Patron ?! décline sa démarche de juste rémunération à la cerise, puis à la pomme, la carotte et les…

Intervenants à une table-ronde sur les perspectives du marché de la pomme de terre à 2030.
AG 2025 de l’UNPT : « Il ne faut pas devancer la demande si l’on veut conserver une rémunération de la pomme de terre »

Le syndicat des producteurs de pommes de terre a mis en débat les perspectives du marché à horizon 2030 et les opportunités de…

Une main de bananes enrubannée en bleu blanc rouge, dans un rayon de fruits et légumes de la grande distribution.
« La Banane Française, c’est 5 % de bananes qui ne sont pas dans la bagarre mortifère du prix de la grande distribution »

Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN, dresse en ce début d’année le bilan de l’année passée et les projets 2025 pour…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes