Raisin de table : à quelle saison s'attendre ?
Les producteurs de raisin de l’Hexagone sont optimistes. Cette année, ils tablent sur des volumes un peu supérieurs à la normale et espèrent que les consommateurs et les prix seront au rendez-vous.
Les producteurs de raisin de l’Hexagone sont optimistes. Cette année, ils tablent sur des volumes un peu supérieurs à la normale et espèrent que les consommateurs et les prix seront au rendez-vous.
Selon Christian Roux, président de l’AOP raisin de table, la campagne 2022 dans le Vaucluse, département qui représente 60 % de la production française, « ne s’est pas trop mal passée ».
La vente en frais de début de saison a quelque peu souffert d’un marché tendu par les effets de l’inflation, « mais ce phénomène a été compensé par les bonnes ventes des produits mis au frigo en fin de campagne ». 30 à 40 % de la récolte est mise au froid afin de réguler le marché de l’offre et de la demande tout en étalant la saison du raisin jusqu'en novembre.
Concernant les volumes, 2022 a été « une année normale avec une récolte nationale à 35 000 tonnes, dont 21 000 tonnes en Vaucluse, où 80 % du raisin produit est noir ». L’année dernière, l’AOP muscat du Ventoux a fourni 12 000 tonnes de raisin sur le marché, ce qui est correct, « au regard de la sécheresse de la saison, avec une irrigation au goutte à goutte ».
Et pour le moment [au 13 juin] la campagne 2023 se présente sous les meilleurs auspices. En effet, « la floraison est terminée et nous avons une belle sortie de grappes, reprend Christian Roux, ce qui devrait nous donner des volumes légèrement supérieurs à l’année dernière ».
Côté sécheresse, aucune inquiétude en début de campagne, « depuis mi-mai, la pluviométrie suffit, nous n’avons pas besoin d’arroser. Il est tombé entre 100 et 200 mm de pluie en un mois. Bien sûr, il ne faudrait pas que cela continue, parce que sinon, nous risquons d’avoir des problèmes de maladies liées à l’humidité », poursuit Christian Roux, interrogé le 13 juin.
À la recherche de variétés de raisin résistantes au mildiou
L’inquiétude de la filière se focalise sur les prochaines interdictions d’utilisation de pesticides prévues pour 2024, pour lutter notamment contre le mildiou, et de certains insecticides censés protéger contre le ver de la grappe, notamment. « Il nous reste encore quelques produits, mais cela devient de plus en plus compliqué », commente le président de l’AOP, laquelle mène des recherches pour trouver de nouvelles variétés naturellement résistantes au mildiou. « Nous travaillons avec le centre d’essai de La Tapie près de Carpentras. Pour le moment, nous avons identifié une variété de raisin blanc qui pourrait porter les résistances attendues, c’est pourquoi nous avons lancé, cette année, des essais en pleins champs sur environ 1 hectare, sur 4 sites différents, pour voir ce que cela donne dans les conditions normales de culture ». Si elle confirme sa résistance, cette variété, qui ne porte pas encore de nom, pourrait être mise en production et commercialisée d’ici deux ans.
« Nous espérons que la grande distribution jouera le jeu de l’origine française »
En attendant, les producteurs de raisins attendent une saison « normale avec de la demande de la part des consommateurs, pas trop de concurrence italienne et des prix rémunérateurs, récapitule Christian Roux. Nous espérons également que les effets de l’inflation vont s’atténuer et que la grande distribution jouera le jeu de l’origine française avec de belles mises en avant de nos produits, lesquels sont majoritairement issus d’exploitations certifiées HVE ».