Aller au contenu principal

Pomme-poire : le point sur les produits de protection utilisables en bio

Si la protection des végétaux en bio repose d’abord sur les auxiliaires naturels, le choix variétal, les techniques culturales et les procédés thermiques et mécaniques, quelques produits phytosanitaires peuvent être utilisés. Le nouveau règlement européen entrera en application en 2022.

© F. Petit

Règlement européen avec guide de lecture français

Les produits phytosanitaires utilisables en Agriculture biologique doivent être autorisés à la mise en marché (AMM) et être conformes à la réglementation bio. Depuis 2009, l’Agriculture biologique est encadrée par deux règlements européens : un règlement cadre, qui édicte les grands principes de la bio, et un règlement d’application qui fixe les règles concrètes à appliquer. Ce règlement comporte notamment une annexe répertoriant les substances actives autorisées en bio, qui sont des substances d’origine animale ou végétale, des micro-organismes ou substances produites par des micro-organismes et d’autres substances (minéraux, acides organiques…). La France s’est de plus dotée d’un Guide de lecture évolutif, qui explicite les règles pour la France, d’un guide des produits de protection des cultures utilisables en AB en France, actualisé en juin 2020, et d’une liste des substances de base utilisables en France. En 2018, un nouveau règlement européen, dont l’objectif est d’harmoniser les pratiques au niveau européen et d’offrir aux consommateurs de l’UE la même qualité quelle que soit la provenance des denrées, a été adopté. Sa mise en application était prévue au 1er janvier 2021 mais a été repoussée à 2022 du fait de la crise sanitaire. Le nouveau règlement apporte toutefois peu de modifications pour la protection des fruits et légumes.

Des listes positives de substances utilisables

En pomme-poire, la base de la protection contre le carpocapse est la confusion sexuelle. Le virus de la granulose est aussi très utilisé et nécessite d’alterner les souches pour limiter les risques de résistance. Bacillus thuringiensis est utilisable contre les lépidoptères (tordeuses…). D’autres substances autorisées par le règlement européen n’ont pas d’AMM en France mais bénéficient de dérogations 120 jours depuis plusieurs années. Il s’agit en particulier de l’huile de neem, très utilisée contre le puceron cendré, et du spinosad, employé contre le carpocapse et l’anthonome (pas d’alternatives). Contre les champignons, le cuivre et le soufre sont les substances autorisées les plus utilisées, notamment contre la tavelure, principal problème en pomme, et contre le chancre. La substance active « cuivre » est soumise à réévaluation par l’UE tous les 7 ans. En 2019, l’approbation des composés de cuivre a été renouvelée mais avec 28 kg/ha maximum sur 7 ans, soit en moyenne 4 kg/ha/an, incluant les apports de cuivre des engrais. Le bicarbonate de potassium est utilisable contre les champignons (tavelure, maladie de la suie), avec les produits Armicarb (préventif et curatif) et Vitisan (curatif). La bouillie sulfo-calcique n’est pas autorisée mais bénéficie de dérogations 120 jours successives depuis de nombreuses années. Autres possibilités : l’hydroxyde de calcium, l’hydrogénocarbonate de sodium et salix cortex (oïdium, tavelure). Enfin, Amylo-X WG, à base de Bacillus amyloliquefaciens, est utilisable en pré-cueillette pour lutter contre les maladies de conservation (gloeosporioses). L’ortie et l’hydrogénocarbonate de sodium sont également autorisées en pommier contre ces maladies.

Quelques nouveautés à venir

Le nouveau règlement européen élargit la liste des produits utilisables aux substances suivantes : maltodextrine, COS-OGA, bicarbonate de soude, peroxyde d’hydrogène, terpènes (eugénol, géraniol, thymol), chlorure de sodium, cerevisane, pyréthrines provenant d’autres plantes que Chrysanthemum cinerariaefolium. Tous les co-formulants (mouillants, adjuvants…) utilisés dans les produits de traitement seront par ailleurs autorisés en bio s’ils sont autorisés dans la réglementation générale.

Repères

La France a une application stricte du règlement européen. Certaines substances autorisées, comme les extraits de Quassia amara, efficaces contre hoplocampe, ne sont pas autorisées en France.

Tous les produits de biocontrôle ne sont pas utilisables en bio.

Le poirier est très sensible aux antifongiques habituels, avec toutefois des différences variétales. L’huile de neem est également phytotoxique pour la majorité des variétés.

 

A lire aussi : Pomme/Poire : Trois points clés de la conduite d’un verger bio

                      Arboriculture : Neuf projets Dephy pour 2024

Les plus lus

Emballages plastique pour les fruits et légumes : le Conseil d’Etat annule le décret d’application de la loi Agec

Le décret d’application du 20 juin 2023 sur les emballages plastique des fruits et légumes a été annulé le 8 novembre par le…

Etal fait de cagettes d'un vendeur à la sauvette de fruits et légumes à la sortie d'une bouche de métro à Paris.
Vente à la sauvette de fruits et légumes à Paris : de la prison ferme pour les fournisseurs

De la prison ferme pour des organisateurs de ventes de fruits et légumes à la sauvette : une sanction historique pour ce…

Légumes de France - pyramide de légumes
Légumes de France tient son congrès les 21 et 22 novembre dans le Lot-et-Garonne

Le 67e congrès de Légumes de France se tiendra à Agen. Les participants espèrent la venue de la nouvelle ministre…

Un rayon de fruits d'été dans un supermarché. Une cliente choisit des pêches.
Emballages plastique dans l’UE : à quoi peut s’attendre le secteur des fruits et légumes ? L’AREFLH fait le point sur le PPWR

Lors du premier Forum Annuel de l’AREFLH, les discussions ont notamment portées sur le PPWR, le règlement européen sur…

Protection phytosanitaire : les usages critiques des cultures fruitières en forte hausse

La protection des cultures fruitières devient de plus en plus difficile. Le nombre d'usages critiques (aucune ou une seule…

<em class="placeholder">« Nous avons fait le pari de planter 2,5 hectares de baies de goji alors que personne ne pouvait vraiment nous guider », explique Nancy Crivellaro, arboricultrice à ...</em>
« Nous avons fait le pari de planter 2,5 hectares de baie de goji »
Nancy et Thomas Crivellaro, viticulteurs dans le Gard, cultivent depuis six ans de la baie de goji en agriculture biologique. […
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes