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Quelle présence fruits et légumes pendant le Sial 2022 ?

Le SIAL a fermé ses portes le 19 octobre après cinq jours de rencontres et d’échanges qui n’avaient pas eu lieu depuis 2018. Petit florilège composé par FLD.

© Philippe Gautier-FLD

Si une tendance a bien été marquée au Sial 2022 qui s’est tenue du 15 au 19 octobre dernier, c’est bien celle d'une alimentation plus végétale. On considère que 25 % des plus de 2000 innovations alimentaires présentées relevaient de ce secteur. Il est vrai que selon Sial Insights (Kantar, ProtéinesXTC et NPD), 71 % des consommateurs ont changé leur comportement au cours des deux dernières années, en grande majorité pour aller vers une alimentation plus saine (67 %) mais ils attendent aussi  des produits et des ingrédients toujours plus naturels et des recettes et des process toujours plus simples. S’y retrouveront-ils dans certaines propositions, très transformées, faites pendant le salon ? C’est encore à confirmer.

Le salon n’est certainement pas le premier en ce qui concerne les fruits et légumes frais. En revanche sur d’autres segments de la filière, il a proposé, à travers ses exposants, quelques pistes intéressantes.

Picadeli veut développer son propre « score »

Picadeli, spécialiste des bars à salades « appétissants, abordables et accessibles », réfléchit actuellement à développer son propre score : «  Au printemps 2023, nous commencerons à apposer Nutriscore sur l’étiquette de nos bols, explique David Bicheron, directeur général France, notre objectif est qu’à terme l’ensemble des ingrédients que nous proposons soit classé A ou B. Aujourd’hui, nos bols de salades se classent en moyenne en A. Par ailleurs, nous travaillons actuellement à développer un score maison basé sur l’empreinte carbone : nous avons découvert qu’un repas chez Picadeli génère 0,8 Kg de CO2 alors que la restauration rapide en génère 2,6 Kg. Et notre objectfi est de tendre vers 0,5 kg ». Par ailleurs, l’entreprise, déjà très présente en distribution (400 points de ventes) veut se développer vers la restaurations collective (hôpitaux, universités…).

 

L’Australien Marquis Macadamias s’intéresse au marché français

En Australie, Marquis Macadamias est un acteur majeur de la production et de la commercialisation de la fameuse noix. Présente aussi en Afrique du Sud, la coopérative produit chaque année 16 000 t de noix issues de 360 producteurs-adhérents: cela représente 16 % de la production mondiale et 46 % en ce qui concerne du produit en coque. Elle exporte 25 % de ses volumes vers l’Union européenne et la France intéresse la société : « La noix de macadamia est encore peu connue en France, souligne Charles Cormack, PDG de l’entreprise, elle est surtout utilisée sous forme de snack mais elle offre bien d’autres possibilités pour la cuisine, le petit déjeuner… Il y a encore une éducation à faire autour des avantages du produit ».  

 

Seeburger se veut encore plus près du consommateur français

« Nous sommes présents sur de nombreux marchés européens et en lançant nos emballages spécialement conçus pour le marché français, nous franchissons une marche de plus dans notre volonté d’être encore plus proche du consommateur final. Sur ces nouveaux emballages, nous pouvons mettre en avant les points clés qui importent pour le consommateur français sur la diététique, l’origine etc. », explique Florian Arnold, responsable Marketing France, sur le stand de Seeberger. L’entreprise allemande assure sur le marché hexagonal de taux de réachats en produits snacking sans sel, assortiments de noix, amandes, noix de cajou. Il est aussi leader sur le marché pour les cerneaux de noix, troisième sur l’ensemble de la gamme (avec une PDM proche de 8%). Seeberger entend développer son offre sur la France dans les prochains mois, toujours sous la même forme : « Nous ne nous dirigeons pas vers une offre en vrac, c’est un choix assumé de l’entreprise, souligne Florian Arnold, nous travaillons plutôt à l’amélioration de notre concept en terme d’emballage, de design et de durabilité ».

 

Chili : après la morille de Patagonie, bientôt la truffe noire

Le Chili est bien connu en tant qu’important pays producteur et exportateur de fruits frais. Sur le Sial 2022, en revanche, ProChile a plutôt mis en avant des produits d’exception offrant pour certains une  garantie de protection de la forêt native. C’est le cas pour les morilles de Patagonie. Lionel Galis, importateur français ayant longtemps résidé au Chili (« Saveurs des Andes Maritimes ») explique par ailleurs le développement de la culture de la truffe là-bas : « C’est une culture naissante qui profite d’un environnement dépourvu de pollution et des eaux cristallines issues de la fonte des glaces des Andes dans le Sud chilien. Il a fallu deux décennies à la recherche chilienne pour aboutir ». Dans le Sud du pays, 500 hectares ont été plantés. A l’heure actuelle, la production se situe aux alentours de 500 kg et l’objectif est d’atteindre 1500 kg. « C’est modeste. Mais, la récolte intervient entre juin et août : ce qui en fait une offre intéressante en contre saison pour l’Union européenne », précise-t-il.

 

Dry 4 Good annonce son nouveau site de production

A l’occasion du SIAL, Dry4Good a présenté en avant-première sa nouvelle gamme d’ingrédients nutri-fonctionnels, spécifiquement conçue pour les formulations industrielles. Celle-ci offre aux professionnels des ingrédients végétaux 100 % naturels restituant plus de 90 % des protéines, fibres et des micro-nutriments des produits frais. Dry4Good utilise des fruits et légumes sourcés le plus localement possible, auprès d’une centaine d’agriculteurs (producteurs et coopératives) désireux de distribuer leurs produits déclassés, hors calibre et peu ou pas valorisés. Début décembre, Dry4Good inaugurera son premier site de production pilote, d’une capacité de traitement de 3 tonnes de produits frais par jour.  

 

Le Brésil veut étendre sa gamme de fruits exportés vers la France

Les exportations brésiliennes de fruits et légumes vers la France ont atteint 10,06 M€ de janvier à juin 2022 par rapport à la même période l’année précédente (soit +18 %, pour un chiffre d’affaires supérieur à 1,55 M€). L’avocat, la gamme des citrons lime et le melon (le Brésil est le premier exportateur mondial) sont les principaux fruits concernés. Pour Paola Soares, directrice agroalimentaire chez ApexBrasil, « cette belle performance s’explique en partie par l’évolution de la demande post Covid-19 pour des produits sains, les fruits en sont un parfait exemple, ce qui a profité aux exportations. Qui plus est, les fruits sont produits selon de hauts standards de qualité et la grande diversité des régions de production offre une palette large de produits. Nous avons discerné des opportunités de développement sur le marché français pour la mangue et la papaye ». Le Brésil entend aussi mettre en avant sa gamme de fruits secs déshydratés (bananes, raisins, pommes…) mais aussi la baie d’acaï, originaire du pays, pour le secteur des ingrédients.  

Et aussi :

 

D’aucy mise sur l’emballage petit format : Au rayon des nouveaux produits, la nouvelle offre de d’aucy a attiré les regards au SIAL. Il s’agit de légumineuses ou de céréales proposées sans saumure dans une boite de 100 g. Visuellement, c’est un  emballage véritablement petit format. La marque de la coopérative Eureden essaie ainsi de répondre au défi posé par les revendications du consommateur en matière d’emballage. La marque est coutumière du fait : sur le marché allemand, elle a lancé un emballage de forme et de contenance à celle d’une cannette de bière.

 

L’italien Mazzoni veut se développer sur le marché français : Mazzoni, l'une des entreprises italiennes qui soutient le programme Made in Nature était présent sur le SIAL. L’entreprise a présenté sa nouvelle gamme de purée en doypack à température "ambiante" et avec une durée de conservation de 18 mois. Carlo Trevisan, directeur commercial de Mazzoni Frozen (à gauche sur la photo) explique : « La France est pour nous un marché à développer avec de belles perspectives notamment pour le « food service » (pâtisserie, glacier, traiteur). Nous prévoyons de travailler et de développer des assortiments de gamme et une offre de produits qui répondent aux nouvelles demandes du marché ».

 

Le concurrent français à Ecotrophelia 2022 visible au SIAL Innovation : Papillon Foods, initiée par l'Institut Agro de Montpellier, était présent dans l’espace Innovation du salon. Concurrent français pour Ecotrophelia 2022, il s’agit de sauces artisanales au rayon frais qui varient au fil des saisons, confectionnées à partir de légumes locaux bio et déclassés. En favorisant les circuits-courts, Papillon Foods entend limiter les surcouts liés au transport et aux intermédiaires, et par là même mieux rémunérer les agriculteurs.

 

Pour Ardo, la tendance végétale coule de source : La tendance végétale a été une tendance très forte sur le Sial. L’entreprise belge Ardo ne s’y est pas trompée en mettant en avant son innovation de l’automne 2022 : des « fingers » de légumes qui peuvent se présentées comme une alternative aux frites, comme une garniture sur une salade ou dans un wrap. L’entreprise mise sur les couleurs pour cette nouvelle offre : jaune pour les sticks de maïs, orange pour ceux aux carottes, butternut et patates douces et rouge pour ceux aux brocolis ! 

 

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