Punaise diabolique : dans le Sud-Ouest, la récolte de noisette 2024 d’Unicoque ravagée
Le balanin de la noisette est aussi en cause. Unicoque annonce des difficultés économiques à venir, le « premier déficit de son histoire ».
Le balanin de la noisette est aussi en cause. Unicoque annonce des difficultés économiques à venir, le « premier déficit de son histoire ».
La coopérative Unicoque (marque Koki), basée dans le Lot-et-Garonne et un des acteurs principaux en France en noisette et autres fruits à coque, vient d’annoncer que sa récolte de noisettes 2024 a été dévastée.
La faute, outre une météo défavorable, à la punaise diabolique et au balanin (ver de la noisette).
Punaise diabolique et balanin par faute de molécules phytos efficaces
« En raison des dégâts provoqués par ces deux ravageurs, la majorité des lots de noisettes livrés à la coopérative Unicoque par les producteurs ne permettent pas de fournir des produits finis conformes aux normes internationales de commercialisation », écrit Unicoque dans un communiqué le 22 octobre au soir.
La moitié de la récolte a été détruite tout le long du cycle de culture, en particulier par le ver de la noisette (balanin, Curculio nucum), ravageur historique de la noisette. Ainsi, seules 6 500 tonnes ont pu être récoltées par les producteurs sur un potentiel de production de noisettes de 13 000 tonnes pour cette récolte 2024.
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Et près de 30 % des noisettes récoltées se sont révélés non commercialisables, rendues impropres à la consommation, à cause de la punaise diabolique (Halyomorpha halys), ravageur émergent depuis 2015.
Des ravageurs contre lesquelles les producteurs associés de la coopérative Unicoque n’ont pu lutter, « faute de molécules phytosanitaires efficaces ayant une autorisation d’usage sur le territoire français », dénonce la coopérative lot-et-garonnaise.
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55 % de son chiffre d’affaire à l’export : appel à la lutte contre la distorsion de concurrence
La coopérative Unicoque annonce d’ores et déjà des difficultés économiques sur son exercice 2024-2025, avec un déficit projeté de plusieurs millions d’euros.
Unicoque anticipe le « premier déficit de son histoire »
Face « à une crise de matière première engendrée par la politique phytosanitaire ultra-restrictive de la France », la coopérative qui représente 7 000 hectares de vergers et 300 producteurs associés en France, rappelle réaliser 55 % de son chiffre d’affaire à l’export et voit donc une concurrence accrue de ses voisins européens face à ses prix de vente à elle qui monte.
C’est pourquoi, par la voix de son président Thierry Descazeaux et de son directeur Jean-Luc Reigne, la coopérative du Sud-Ouest appelle :
« Nous, producteurs et salariés de la coopérative Unicoque, demandons toutes les procédures nécessaires face à l’urgence phytosanitaire qui nous emporte ainsi que l’harmonisation primordiale des règles phytosanitaires entre la France, l’Espagne et l’Italie au nom de l’égalité, de la lutte contre la distorsion de concurrence intra-européenne, de la souveraineté alimentaire et de la non-exportation des pollutions ».
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