Produits d’import : pas de fièvre spéculative
Hormis la pomme de terre, aucune espèce fruitière ou légumière ne semble actuellement faire l’objet de fièvre spéculative !
Le marché américain est pourtant très acheteur en fruits d’hémisphère Sud et en agrumes d’Espagne. Pour ces derniers, les achats portent sur les plus gros calibres. Bien que les rendements soient très élevés en hybrides tardifs, c’est dans cette famille que ces achats américains sont le plus bénéfiques.
C’est à nouveau le secteur de la poire Williams qui est le plus fragile. La rivalité commerciale est facteur d’incertitude car elle s’ajoute aux craintes des importateurs de perdre des lots en surmaturité. Les prix de dégagement dans le Sud de l’Europe et en Russie deviennent vite des références pour les acheteurs.
C’est en prune Laetitia que les promotions en cours sont les plus courantes car elles concernent trois distributeurs. La Songold est mieux tenue.
En raisin, la demande semble être lancée. C’est en Red Globe que la situation est la plus fragile mais les fournisseurs ont anticipé en diversifiant les débouchés vers l’Asie et le Moyen-Orient.
La fraise du Maroc est maintenant détrônée par celle d’Espagne. Les volumes gagnent au moins 20 % par semaine. Le rythme de pleine saison sera atteint à partir de la semaine 11 ou 12. La diversification variétale permet de lisser les pointes et de fidéliser les clients jusqu’en mai avec la Candonga. Estimées par certains à - 20 %, la baisse du potentiel serait donc supérieure aux prévisions “officielles”.
La framboise continue sa marche en avant. Les prix sont plus fermes. La durée du transport entretient un écart minimal de 1 E en défaveur du Maroc.
Retombée des fièvres spéculatives
La fièvre spéculative est retombée en haricot vert et surtout en Coco. Au Maroc, elle était surtout entretenue par des négociants espagnols. Ce sont d’ailleurs des producteurs espagnols installés sur place qui contribuent le plus à cette progression de l’offre de Coco pour la demande printanière (1,10 E). La pleine saison devrait durer jusqu’à fin avril. En haricot vert, la spéculation était aussi liée à la baisse du potentiel en Afrique noire. Elle a aussi bénéficié aux multiples opérateurs du Sénégal qui exportent par avion (1,80 E).
Les prix de la courgette n’évoluent guère. L’Italie reste étrangement aux abonnés absents depuis le début de la campagne.
En tomate cocktail et cerise, Israël a amélioré sa compétitivité en développant les cultures de plein champ.
Les prix élevés du poivron ont incité les producteurs d’Israël à accélérer le rythme des récoltes. La (bonne) saison se terminera plus tôt. L’essentiel est vendu aux chaînes de distribution allemandes qui ont toutes stoppé leurs achats en Espagne. C’est surtout lié à la difficulté de tracer des lots d’origine divers pour la confection des lots panachés. La part de marché de ces derniers progresse fortement. Ils constituaient déjà 25 % des ventes de poivron des Pays Bas en 2005 et c’est le premier conditionnement vendu en Allemagne.