Premiers pas
Les débuts d’un ministre sont toujours intéressants à observer. Surtout quand celui-ci est quasiment inconnu. Et c’est le cas de Dominique Bussereau, ce n’est pas lui manquer de respect de le dire. Aussi sa première prestation était attendue. Malin, le ministre avait choisi pour s’exprimer la plus belle tribune que les hasards de l’agenda lui offraient : le 50e anniversaire de l’Afja, l’Association française des journalistes agricoles. Il faisait d’une pierre deux coups puisqu’il avait devant lui la fine fleur des journalistes qui suivent l’actualité agricole et agro-alimentaire de ce pays, mais aussi le ban et l’arrière-ban des responsables professionnels. Sur le fond, si ce discours ne rentrait pas dans les détails, il a permis de dégager quelques lignes de forces de sa future action. Le ministre veut une réforme de la Pac “à visage humain” où l’agriculteur “doit se reconnaître et être reconnu”. “Je serai attentif non seulement aux résultats, mais aussi aux méthodes de contrôles, en veillant particulièrement à lutter contre la complexité”. Il a confirmé la volonté de la France de compléter la Pac par un dispositif de gestion de crise “une nécessité qui répond à la très grande imprévisibilité de l’activité agricole”. Dominique Bussereau a fait part aussi de l’importance qu’il accordait au secteur de l’agro-alimentaire : “Il s’agit d’un réservoir de valeur ajoutée qui permettra à nos entreprises de dégager les marges dont elles ont besoin pour financer leur recherche et leur développement, qu’il soit économique ou commercial”. Le nouveau ministre a su éviter les promesses tout en tenant un langage clair et volontaire. Une première sortie habilement négociée.