Bilan phyto arbo 2017
Pommier : un été chaud à carpocapse
Les vergers de pommiers n’ont pas connu de pertes de production conséquentes dans l’ensemble des bassins de production malgré une pression forte de certains ravageurs.
Les vergers de pommiers n’ont pas connu de pertes de production conséquentes dans l’ensemble des bassins de production malgré une pression forte de certains ravageurs.

Avec son été chaud, 2017 a été favorable au carpocapse du pommier. En région Paca, la troisième génération a été bien présente du fait de l’accélération des deux premières. « Le premier vol a été plus précoce qu’en 2016. Le niveau de captures a été globalement plus élevé », note Manuela Dagba de la Fredon Rhône-Alpes. Les dégâts sont restés faibles en Languedoc-Roussillon où « le recours à la confusion sexuelle dans la quasi-totalité des vergers a donné de très bons résultats », relève Cyril Sévely de la Chambre d’agriculture de l’Hérault. Mais plus de 2 % des fruits étaient attaqués dans un cinquième des parcelles de la région Centre et dans plus du quart des parcelles de référence en Rhône-Alpes, avec des dégâts très élevés dans certaines parcelles conduites en agriculture biologique. D’autres lépidoptères comme la tordeuse de la pelure Capua, la petite tordeuse des fruits Cydia lobarzewskii, la tordeuse verte Hedya nubiferana, ou la tordeuse rouge Spilonota ocellana ont été remarquées dans la région Centre. Cydia Lobarzweskii est en recrudescence depuis plusieurs années en Rhône-Alpes sur certaines parcelles en confusion carpocapse. Des dégâts sur fruits y ont été ponctuellement signalés. Autre ravageur en recrudescence : l’hoplocampe. Ils ont été nombreux en vergers bio dans la région Centre-Val de Loire et en Rhône-Alpes. « Ce ravageur est problématique en cas de fortes populations, notamment en agriculture biologique en entraînant une chute massive de fruits », fait remarquer Manuela Dagba. Des dégâts de piqûres de punaises ont de nouveau concerné certaines parcelles en Centre-Val de Loire : près de 60 % des parcelles avaient plus de 2 % de piqûres. Les pucerons cendrés sont arrivés précocement mais leurs populations ont pu être contrôlées. En Rhône-Alpes, le puceron lanigère pose davantage de problèmes : de nombreuses parcelles ont été concernées en 2017 et la pression a été plus élevée qu’en 2016.
Faible pression de tavelure
Concernant les maladies, la pression oïdium a été forte en Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes mais sans causer de perte de production. Les symptômes sont restés discrets en Pays de la Loire. La pression de tavelure s’est avérée modérée dans tous les bassins de production avec un nombre de contaminations primaires égal ou inférieur à la moyenne. Les conditions sèches et chaudes de l’été ont limité les contaminations secondaires. Le chancre s’est peu exprimé cette année dans les régions Centre et Pays de la Loire où il est problématique.
Manuela Dagba, Fredon Rhône-Alpes
« Un complexe de champignon pour des dégâts type Alternaria sp.
L’intensité de "la maladie du feuillage" a été plus faible qu’en 2016, plusieurs parcelles ont de nouveau été concernées par des symptômes de type Alternaria sp. dès fin mai. Les symptômes, des ponctuations violacées qui évoluent en taches circulaires marron ont entraîné une chute de feuilles en début d’été. Les conditions climatiques de l’été ont ensuite ralenti le développement des symptômes qui ont été plus anecdotiques. Des prélèvements ont de nouveau été effectués afin d’en savoir plus sur le complexe de champignons présent qui fait l’objet d’une attention particulière depuis 2015.
Cyril Sevely, Chambre d’Agriculture de l’Hérault
« De graves dégâts de Colletotrichum
Bien que les conditions climatiques aient été moins favorables qu’en 2016, le Colletotrichum continue d’occasionner de graves dégâts dans quelques vergers plantés en Cripps Red (Joya®), Cripps Pink ou Granny Smith. Des mesures prophylactiques : taille des branches basses, broyage des feuilles et des fruits au sol, et l’adaptation du système d’irrigation en évitant l’aspersion sur frondaison au profit d’un système localisé, sont primordiaux pour espérer limiter le risque.
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