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Pomme et poire : les trois points à retenir de Prognosfruit 2024

Alors que l’Europe s’apprête à récolter sa 2e récolte de pommes la plus faible de la décennie et la 3e en poire, quels impacts ces prévisions augurent-elles pour les marchés ? La question de la valorisation, y compris des fruits pour la transformation, est encore au cœur du débat.

A Prognosfruit 2024, tous les pays se sont accordés sur le fait que la hausse des prix à la production constatée entre les récoltes 2022 et 2023 ne suffit pas à compenser la hausse des coûts de production.
© Gerald Thurner de Pixabay

Alors que l’UE est en passe de produire sa deuxième plus petite récolte de pommes en une décennie (après celle de 2017) et sa troisième plus faible en poire (après 2023 et 2021), quelles sont les autres informations à retenir de Prognosfruit, le congrès européen des pommes et des poires qui a eu lieu la semaine dernière ?

Lire aussi : Pomme et poire : que disent les chiffres de Prognosfruit 2024 pour la France ?

 

  • Petite récolte de pomme et reprise de la demande : bonne nouvelle pour les fournisseurs

Pour la pomme, avec 10,2 millions de tonnes en 2024 la production européenne est estimée en recul de -11,3 % sur un an, et de -13,6 % comparé à la moyenne des trois dernières années, en raison des aléas climatiques qui ont touché l’Europe du Nord et de l’Est

Au Sud, France, Espagne, Italie, sont pas ou peu impactés par les aléas météo, ce qui garantit une disponibilité suffisante des volumes pour le frais, « sous réserve de la qualité des fruits récoltés », nuance l’ ANPP (association nationale pommes poires en France).

La petite récolte en pomme serait donc une bonne nouvelle pour les opérateurs qui auront des volumes, d’autant plus dans un contexte de reprise de la demande du marché et des prix. Mais la viabilité à long terme de la filière face au changement climatique reste une préoccupation.

Côté export pour le frais, l’analyste Yevhen Kuzin précise : « En Asie, la demande pour les pommes européennes pourrait légèrement diminuer en raison d’une reprise partielle de la production en Inde et de la septième année consécutive de croissance des récoltes en Turquie. Le Moyen-Orient présente des perspectives particulièrement favorables pour les exportateurs ukrainiens. » 

 

 

  • L’Europe de l’Est touchée par les aléas climatiques : une raréfaction de l’offre pour la transformation

L’Europe du Nord et de l’Est (Pologne, Autriche, Allemagne…), a été touchée par des aléas climatiques, impactant négativement la production. En Pologne, premier producteur européen, la production diminuera même de -20 % par rapport à l’année dernière, atteignant son plus bas niveau en six ans !

A cela s’ajoute une croissance insuffisante de la production en Chine et une récolte historiquement basse aux Etats-Unis. On s’attend donc à une raréfaction de l’offre de pomme pour la transformation.

« La rareté annoncée d’abord pour les pommes destinées à être transformées en jus ou en compote confirme la nécessité qu’elles soient aussi mieux valorisées au plus près de leur coût de revient. Les engagements contractuels qui se multiplient vont dans ce sens », écrit d’ailleurs Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP

A relire : Compote : quel avenir pour les vergers dédiés ?

 

  • Hause des coûts de production : il manque encore des centimes

A Prognosfruit 2024, tous les pays, y compris les Etats-Unis, se sont accordés sur le fait que la hausse des prix à la production constatée entre les récoltes 2022 et 2023 ne suffit pas à compenser la hausse des coûts de production

« Il manque encore 0,10 €/kg à l'amont qui doivent obligatoirement être assumés dès ce début de campagne par les fruits destinés au marché du frais, mais également par ceux destinés à la transformation », avertit l’ANPP.

 

  • Et en poire ?

Pour la poire, avec 1,79 million de tonnes, la récolte européenne 2024 de poires est attendue en hausse de +4,9 % comparé à 2023, mais en baisse de -2,1 % par rapport à la moyenne triennale.

Si la France, l’Italie et le Portugal progressent -sans atteindre leur potentiel-, à l’inverse, la Belgique et les Pays-Bas (et l’Espagne) reculent. Ainsi, la principale variété qui y est produite , la Conférence, sera peu abondante. Cela augure « d’une campagne équilibrée qui permettra de découvrir les nouvelles variétés qui vont réveiller le rayon », espère l’ANPP.

L’association française précise aussi qu’une revalorisation des prix payés à la production est également attendue pour faire face à l’évolution des coûts de production.

Moins de poire Conférence augurerait d’une campagne plus équilibrée qui permettra de découvrir de nouvelles variétés.

 

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