Guerre en Ukraine et flambée des coûts
Plan de résilience: pour accélérer les transformations de long terme, renforcement du plan protéines végétales et élaboration d'un plan fruits et légumes français et européen
Au-delà des mesures d'urgence visant à conforter la trésorerie des exploitations agricoles (lire ci-dessous), le plan de résilience présenté le 16 mars contient des mesures «additionnelles» ayant pour objectif de «sécuriser les producteurs et la production agricole en 2022», a annoncé le ministre de l'Agriculture.
- La première est la réunion, ce vendredi 18 mars, des acteurs des filières agroalimentaires, pour «entamer sans délai de nouvelles négociations commerciales», afin notamment de «mettre en œuvre les mécanismes d'indexation, de renégociation et du cadre des pénalités logistiques».
- Concernant les engrais, un «plan de sécurisation» de l'approvisionnement est annoncé, pour assurer la campagne d'automne. Il inclut la mise en place d'un groupe de travail dédié et «l'adaptation ou le report» de mesures «pouvant impacter la disponibilité en 2022». Julien Denormandie a d'ores et déjà précisé que les discussions sur l'évaluation environnementale du stockage des engrais était reportée.
- Par ailleurs, plusieurs plans (ou leur renforcement) sont annoncés «pour accélérer les transformations de long terme»: un «plan souveraineté azote» privilégiant la «production d'engrais verts» ou la «valorisation d'engrais organiques»; le «renforcement du plan protéines végétales» dans le cadre de France 2030; le «développement d'un plan de souveraineté énergétique, agricole et alimentaire pour accélérer les énergies renouvelables et la décarbonation de l'amont agricole»; et enfin «l'élaboration d'un plan français et européen dédié aux fruits et légumes. »
Les mesures pour soutenir la trésorerie des exploitations
Le ministre de l'Agriculture a annoncé en conférence de presse le 16 mars les mesures d'urgence contenues dans le plan de résilience qui concerneront le secteur agricole. Deux mesures visent les carburants :
- 0,15 €L de remise à la pompe sur le GNR (gazole non routier), déjà annoncé
- remboursement anticipé de la TICPE 2021 (attendu habituellement en juin) pour les agriculteurs, et sur demande d'un acompte de 25% du remboursement de la TICPE 2022, à partir du 1er mai.
Par ailleurs, le secteur agricole et agroalimentaire sera :
- éligible à l'aide transversale dédiée aux entreprises fortement consommatrices de gaz et d'électricité (plus de 3 % de leur chiffre d'affaires) et déficitaires en 2022, dont «la moitié du surplus» de charges pourra être pris en charge «dans la limite de leurs pertes».
- Des aides ciblées toucheront les élevages « fortement dépendants en aliment du bétail » (enveloppe dédiée de 400 M€.
- Enfin l'enveloppe dédiée à la prise en charge des cotisations sociales sera abondée de 60 M€ en 2022 «pour prendre en compte les exploitations confrontées à des hausses de charges qui dégradent leurs comptes».